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Temps supplémentaire obligatoire : une infirmière subit une sanction pour refus

PUBLICATION
J. Maheux
14 octobre 2021  (12h53)
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Jessika Montpetit, infirmière au département de gériatrie de l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé à Laval, qui faisait son quart de jour, apprend qu'une infirmière du quart de soir sera absente. Elles ne sont que trois sur le plancher. Il devient donc évident que comme personne ne peut la remplacer, le TSO (temps supplémentaire obligatoire) sera imposé!

Maintenant, l'infirmière nous raconte : « Nous sommes trois infirmières cette journée, dont une infirmière d'agence, donc elle ne fera définitivement pas le TSO. Il ne reste que ma collègue régulière et moi. Ma collègue et moi ne pouvons pas et ne voulons pas rester. Elle doit aller chercher ses enfants et moi, je ne me sens pas sécuritaire pour m'occuper de mes patients huit heures de plus. »

Nous pouvons parfaitement comprendre cette situation!

Mme Montpetit, qui a souvent rallongé ses quarts de travail en rentrant plus tôt le matin pour en aider d'autres, affirme que le département de gériatrie est un environnement extrêmement lourd et dénonce même avoir été agressée physiquement par un patient, ce qui fait que depuis ce temps, elle doit ingérer des médicaments de façon quotidienne afin de soulager ses douleurs chroniques.

Il faut aussi considérer le fait que le département a déménagé dans un autre établissement, avec tous ses patients, pour faire de la place à la Cité-de-la-Santé, ce qui a engendré un stress immense. De plus, on rajoute à tout ceci, la pandémie!

Mme Montpetit a continué son histoire : « Je dis à mon chef de service que je lui laisse jusqu'à 18 h 30 pour trouver quelqu'un, mais qu'ensuite, je dois absolument partir. »

Ils ont tenté de la faire rester jusqu'à minuit et ensuite de lui offrir un congé le lendemain, mais la dame a refusé. Ensuite, elle a appris, à 18 h 30, qu'une autre infirmière viendrait prendre la relève une heure plus tard, alors elle a quitté les lieux.

Mauvaise surprise

Invitée par le chef de service, une gestionnaire des ressources humaines et sa représentante syndicale quelques jours plus tard, elle nous raconte ce qu'elle a vécu : « On m'a entre autres demandé ce que j'avais d'autre à faire qu'un TSO puisque je n'ai pas d'enfants. On m'a reproché d'avoir quitté le département sans assurer une relève, ce qui est totalement faux. On m'a aussi assurée que des démarches allaient être prises avec mon ordre professionnel pour une faute commise en lien avec mon code déontologique. »

Finalement, elle recevra, le 6 octobre, un avis disciplinaire pour insubordination.

Maintenant, elle lance un cri du coeur au premier ministre : « Voici pourquoi vos anges gardiens quittent le réseau de la santé. Voici pourquoi on tombe comme des mouches d'épuisement professionnel. Voici pourquoi je ne vais jamais conseiller à qui que ce soit d'entrer dans le réseau de la santé et de devenir infirmière. »

Source : Lapresse.ca

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