D'ailleurs, selon l'Institut national de santé publique du Québec : « À ce jour, peu d'études épidémiologiques soutiennent que les fomites constitueraient un mode de transmission de la COVID‑19. »
Dans le vocabulaire de l'épidémiologie, les fomites sont des surfaces, matières ou objets contaminées par un micro-organisme pathogène, et susceptibles de contaminer d'autres objets, des animaux ou des personnes, jouant ainsi un rôle dans la propagation d'une maladie contagieuse.
Les scientifiques redoutent pourtant de retirer cette mesure, la raison étant que ceci est une simple précaution et que cela pourrait entraîner une certaine confusion dans la nature des messages véhiculés.
D'ailleurs, la Dre Marie-France Raynault, cheffe du service de médecine préventive et sociale du CHUM, a mentionné à ce sujet : « Je pense qu'il faut rééquilibrer les mesures parce qu'effectivement, à la longue, on s'est aperçu que la transmission par des objets infectés n'a pas été documentée. » Elle a lancé par ailleurs que la désinfection des surfaces ne devrait être réservée qu'en des cas particuliers, comme quand des gens infectés ont circulé.
Le microbiologiste et infectiologue à l'Institut de cardiologie de Montréal, Richard Marchand, croit aussi que les mesures sont trop drastiques. Il s'est exclamé : « Prenez le linge. On sait qu'il n'y a pas de transmission par le linge. Alors, pourquoi forcer tout le personnel à changer, dans certains établissements, le linge deux, trois fois durant la journée? On doit faire une analyse coût-avantage. Quand les ressources sont limitées, il faut mettre l'argent où ça compte ». Il en est de même pour la visière en plastique qui diminue de 0,01 % les risques de transmission.
Alors que maints endroits ont investi des milliers de dollars dans les désinfectants et dans le personnel, il est temps d'analyser le tout.
Présentement, sur le site web de l'INSPQ, il est toujours recommandé de laver les surfaces et les objets, que ce soit à l'école ou en milieu de travail. Peut-être que tout ceci sera changé?
D'après Éric Déziel, de l'Institut national de la recherche scientifique, nous devrions concentrer notre énergie sur la qualité de l'air plutôt que sur le frottage de surfaces.
Tous s'entendent pour dire, par contre, que le lavage des mains devra rester. C'est tout simplement l'hygiène de base.
Source La Presse:
Pourquoi frottons-nous encore autant ?