Christian Dubé dévoile le temps qu'il lui faut pour redresser notre système de santé

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Marc-Antoine Lafleur
12 mars 2022 (17h02)

Si la pandémie a été particulièrement pénible au Québec, c'est en raison de notre système de santé défaillant. En effet, combien de fois a-t-on entendu que les mesures sanitaires protégeaient notre système de santé fragile, et non la population.

Maintenant qu'on semble voir la lumière au bout du tunnel (pour vrai cette fois), le ministre de la Santé Christian Dubé a la pression de mettre un plan concret pour redorer notre système de santé public.

En entrevue, il a affirmé qu'il lui faudra au moins un autre mandat, peut-être même de cinq à dix ans, pour mener à bien sa « refondation de la santé ». « Il faut que l'aiguille ait bougé dans les quatre prochaines années. Ça, pour moi, c'est clair! », a-t-il cependant ajouté.

Il faut dire que la pandémie va avoir accéléré quelque peu le pas. En effet, le gouvernement tente par tous les moyens depuis deux ans d'améliorer les ressources humaines dans le réseau, faciliter l'accès aux données, moderniser les systèmes informatiques et rénover les infrastructures.

Il ne faut pas s'attendre à des solutions qui sortent de l'ordinaire. En effet, Christian Dubé s'attend à mettre simplement à exécution les propositions innombrables des différents gouvernements des 20 dernières années, qui n'ont jamais emboîté le pas.

La commission Clair

C'est en 2001 que Michel Clair et ses huit commissaires ont entre autres formulé 36 recommandations et 59 propositions sur le système de santé. Le ministre Dubé compte bien s'en inspirer, bien qu'il n'a pas dévoilé ce qu'il a en tête.

Un des exemples de la commission était de revoir la rémunération des médecins et de répartir davantage le travail avec les CLSC, entre autres. C'est ce qui a mené, au fil des ans, aux premiers groupes de médecine familiale (GMF) un peu partout au Québec.

« C'était des groupes de professionnels qui se mettaient ensemble pour sortir les gens de l'urgence, mais on n'est pas allés assez loin dans le principe. Je pense que les gens ont vu que les professionnels en temps de crise pouvaient collaborer []. Il faut arrêter de travailler en silo, arrêter de dire que ça prend un médecin. C'est des équipes de travail ». - Christian Dubé

Le but, c'est que « chaque Québécois puisse avoir accès à un professionnel et pas nécessairement à un médecin », donc c'est là où les pharmaciens et les infirmières, pour ne nommer que ceux-là, entrent en jeu.

Être mieux préparés en cas de pandémie

Le plan de Christian Dubé est également pour que le Québec fasse mieux si une nouvelle pandémie pointe le bout de son nez. On parle notamment d'élaborer des plans d'urgence qui seront régulièrement « mis en pratique », mais également un investissement plus important en prévention des maladies, ainsi qu'en rétention de personnel.

« On a réussi à en attirer à peu près 5000 jusqu'à maintenant, mais moi, je voudrais que ce soit le double et même le triple pour que nous soyons capables d'ouvrir des lits d'hôpital le plus rapidement possible. »

En effet, des 22 000 lits disponibles dans les hôpitaux de la province, seulement 18 000 sont utilisés, faute de personnel.

Donneriez-vous la chance à la CAQ de redresser notre système de santé?

Source: Radio-Canada