La qualité de l'air
Si le gouvernement a tenu à rassurer les gens en affirmant que des tests de qualité de l'air seraient faits, et que l'installation de purificateurs d'air dans les écoles ne viendrait pas régler un problème, mais plutôt créer un « faux sentiment de sécurité », le groupe d'experts du collectif COVID-STOP sont fortement en désaccord:
« Rien n'a été fait pour réduire la transmission aérienne dans les écoles, si bien que le retour en classe des élèves dès lundi n'est rien de moins qu'une " catastrophe annoncée " », estiment-ils. Leur proposition est de repousser le retour à l'école dans deux semaines, « le temps de mettre sur pied un plan clair », ont-ils ajouté en rappelant qu'avant les Fêtes, 50 % des éclosions de COVID-19 se faisaient en milieu scolaire. « Et rien ne permet de dire que la situation sera différente dans les prochaines semaines », a déclaré Nancy Delagrave, coordonnatrice scientifique de COVID-STOP.
Entre autres, la pétition mise en place par ces scientifiques demande de permettre aux enseignants qui le désirent d'obtenir des masques N95, tout en mettant un plan pour réduire les risques de transmission sur les heures de repas.
Les syndicats sont inquiets
Si le gouvernement assure que le variant Omicron ne représente pas un risque important pour les jeunes enfants, les enseignants, eux, se retrouvent au front. Le Dr Boileau a aussi déclaré qu' « il n'est pas démontré que le milieu scolaire, dans le contexte de la COVID-19, est un milieu qui accentuera les éclosions et la transmission communautaire pour toucher les personnes plus à risque ».
Les syndicats, eux, ne s'en montrent pas plus rassurés:
« Les enseignants veulent être en classe, mais ils veulent plus de sécurité. Est-ce que la sécurité est là? Non. Sur la qualité de l'air, on n'a toujours pas de réponse. On se fait dire que c'est sécuritaire, mais d'où viennent les recherches? La vaccination n'est pas là, les masques N95 ne sont pas là », déplore Josée Scalabrini, qui est présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement.
Des parents en renfort
Finalement, en cas de pénurie d'enseignants causée par une explosion de cas de COVID-19, voilà que le gouvernement demande à des parents volontaires de venir en renfort pour surveiller les classes. Et ce, peu importe leur formation.
Fortement critiqué suite à cette annonce, le ministre de l'éducation a tenu à clarifier la situation:
« On ne demande pas aux parents de devenir des enseignants ni des suppléants. Il est possible que de manière exceptionnelle, en dernier recours, temporairement, un parent vienne surveiller une classe », a déclaré Jean-François Roberge dans un point de presse.
Certains experts s'attendent en effet à ce que dans les prochaines semaines, le taux d'absentéisme des enseignants force à trouver des solutions pour éviter de fermer des classes.
Est-ce que le retour à l'école en présentiel est trop précipité selon vous?
Source: La Presse