SONDAGES     VEDETTE     TELE

L'histoire de Simba : comment un lion a échappé à une mort cruelle grâce à un riche Anglais!

PUBLICATION

28 avril 2019  (14h44)
PARTAGER

Simba, le lion à la crinière majestueuse et avec une cicatrice sous l'un de ses yeux jaune, est un exemple parfait de roi de la savane africaine si ce n'est qu'il est né en captivité, il y a 11 ans, sur une « ferme d'élevage de lions ». Des humains ont donc pris soin de lui, lorsqu'il était un lionceau, ce qui fait que, contrairement à ses congénères nés en liberté, il a l'air féroce sans pourtant l'être. À l'age adulte, il est devenu mâle reproducteur puis, après avoir engendré une nombreuse progéniture, il était maintenant temps pour lui de prendre sa retraite. Malheureusement, au lieu de finir ses jours paisiblement, sa taille imposante et sa non moins impressionnante crinière ont scellé sa destinée.

En fait, depuis sa naissance, Simba n'était que l'un des 12 000 lions nés en captivité en Afrique du Sud qui sont élevés afin d'être abattus par des chasseurs rêvant de tuer un lion afin d'obtenir un trophée pour décorer leurs riches demeures. Lord Michael Ashcroft, un homme d'affaires milliardaire d'origine britanno-brézilienne et, en 2017, le 95e homme le plus riche d'Angleterre, a entendu parler de cette pratique. Un détective sous couverture, prétendant représenter un riche client Américain prêt à payer des milliers de livres pour avoir l'opportunité de chasser et tuer un lion, a alors contacté les Safaris Mugaba, une compagnie possédée par le chasseur professionnel Patrick de Beer. Sur son site internet, ce dernier affirmait avoir grandi au sein d'une « fraternité safari » et se vantait d'offrir une expérience inégalable de chasse à l'arc ou au fusil. Des photographies le montrait d'ailleurs tenant la tête d'un énorme léopard mort et une autre chevauchant un lion.

Le détective a alors reçu un catalogue présentant une photographie de 16 lions ayant chacun un prix s'échelonnant entre 13 000 $ et 26 000 $ : le prix dépendant de la qualité de la crinière. Simba a été choisi. Il en coûterait 23 000 $ à l'Américain qu'il prétendait représenter, pour le tuer; la moitié devant être payée d'avance et la balance dès l'arrivée du client en Afrique du Sud. Même s'il a insisté à maintes reprises afin de voir Simba, ses demandes ont chaque fois été refusées par De Beer prétextant la nature sensible dans le monde entier de la chasse au lion et leur hésitation à montrer, à leurs clients, des animaux en cage ce qui enlève l'authenticité de la chasse. Ils ont offert en contrepartie de lui envoyer de nombreuses photos et vidéos dans le but de rassurer le client que le lion qu'il allait bientôt abattre était bel et bien le chat qu'il avait choisi, ce qui fut fait, comme promis.

La chasse devait avoir lieu entre le 22 et le 25 octobre 2018 au Kalahari Lion Hunting Safaris, un ranch de chasse exclusif à l'orée du désert Kalahari et près de la frontière séparant l'Afrique du Sud et le Botswana; un ranch dirigé par le chasseur expérimenté Freddie Scheepers et Zerna, son épouse. C'est ce qu'ils appellent une « canned hunt » (chasse en boîte) puisque le lion est chassé dans un lieu clos entouré de clôtures électriques. Bien entendu, le détective n'avait nullement l'intention d'abattre Simba.

La veille de la chasse, un membre de l'équipe de Lord Ashcroft, prétendant être le riche Américain, a rencontré De Beer pour lui annoncer qu'il devait se retirer puisque son épouse et sa fille venaient d'être victimes d'un terrible accident d'auto et donc, il devait sans tarder retourner aux États-Unis. Il pensait ainsi avoir le temps de trouver une façon de sauver Simba. De Beer et Scheepers avaient effectivement un problème puisqu'ils avaient relâché un lion dans une zone de chasse sans avoir personne pour le tuer. Les deux hommes ont alors échafaudé un plan afin de faire encore plus d'argent grâce à Simba avant qu'il ne meure.

Ils ont ainsi proposé à Miles Wakefield, un expert en sinistre travaillant pour une compagnie d'assurances londonienne, mais surtout un chasseur enthousiaste qui séjournait au ranch pour un séjour de six jours pour y chasser des impalas d'anesthésier un lion pour seulement 4 000 $. Offre évidemment acceptée : une telle aubaine, ça ne se refuse pas!

Ce matin-là, après être allé à la chasse à l'antilope, Wakefield a rejoint De Beer et Scheepers en après-midi à la recherche de Simba dans une zone de chasse de 1,100 acres. Ils l'ont trouvé près d'une clôture où un appât avait été placé. Une cruelle poursuite a alors commencé, mais Wakefield a raté son tir si bien qu'ils ont dû tout recommencer le lendemain. Simba a alors été pourchassé une seconde fois jusqu'à ce qu'il tombe d'épuisement. Suite aux « bons conseils » de Scheepers, Wakefield, cette fois-ci, a fait mouche. Ce dernier a alors pu prendre sa « photo trophée » en ayant beaucoup de difficulté à cacher son immense bonheur.

Le groupe a ensuite placé Simba dans une des camionnettes pour le ramener dans un endroit où il devait attendre que l'Américain revienne pour le chasser. Le 20 février, celui-ci est effectivement retourné pour informer un Scheepers médusé qu'il avait changé d'avis et qu'il voulait sauver Simba afin de le relocaliser dans un sanctuaire. Après deux mois d'incertitude stressante, l'équipe a enfin réussi, la semaine dernière, à le localiser et à le sauver pour l'amener dans un sanctuaire dont le lieu est tenu secret. Heureusement qu'ils ont réussi, car Lord Ashcroft a appris qu'un autre chasseur devait arriver au ranch quelques jours plus tard pour l'abattre.

Selon la loi en vigueur en Afrique du Sud, il est illégal d'utiliser des tranquillisants sur un lion à moins d'être un vétérinaire, ou qu'un vétérinaire soit présent, et que le geste soit requis pour des raisons scientifiques, de conservation de l'animal ou pour un but de gestion. Il est aussi interdit de chasser un lion à bord d'un véhicule à moins que la traque se fasse sur une longue distance ou que le chasseur souffre d'un handicap ou soit âgé.

Interrogé par des journalistes, Scheepers s'est défendu en prétendant que ce n'était pas une chasse, mais qu'ils avaient seulement anesthésié Simba pour le ramener dans un lieu clos lorsque la chasse prévue était tombée à l'eau, ajoutant que Wakefield avait payé pour ramener l'animal dans un lieu sécuritaire, sans quoi Simba serait mort s'il avait été laissé là. En contrepartie de son bon geste, Wakefield était celui qui tirerait le dard anesthésiant. Scheepers a aussi précisé que c'était la première et seule fois qu'un client avait payé pour anesthésier un lion puisque c'était trop dangereux de faire cela lorsqu'on est à pied.

Wakefield, quant à lui, s'est défendu en disant qu'il avait été trompé par les deux hommes. Il croyait qu'il prenait part à une opération légale visant à relocaliser le lion dans les meilleurs intérêts pour sa santé. Il a aussi ajouté qu'on lui avait assuré qu'il y aurait un vétérinaire présent et que c'était une mission de conservation dont l'objectif, en le relocalisant, était de préserver la vie de l'animal. S'il avait connu la vérité, a-t-il prétendu, il n'aurait pas participé à l'opération. Le croyez-vous?

Simba a échappé à une mort affreuse, mais plusieurs n'ont pas eu cette chance puisque 54 lions ont été tués dans une de ces fermes en deux jours. Horrible!

Pour plus de détails, photos et vidéos de l'horrible mésaventure de Simba, Cliquez ici

LINFORMATEURQC.COM
COPYRIGHT @2024 - TOUS DROITS RÉSERVÉS.
TERMES  -  POLITIQUES  -  CONSENTEMENTS