Les populations d'orignaux menacées par la tique d'hiver
Un acarien minuscule menace le plus grand cervidé de la planète.
La tique d'hiver décime depuis des années les populations d'orignaux de l'est de l'Amérique, et les biologistes sont de plus en plus inquiets.
Les plus jeunes orignaux sont particulièrement sensibles à cette menace. Un animal infecté par la tique d'hiver peut en réunir près de 80 000 sur son corps. Les acariens peuvent consommer jusqu'à la moitié, voire les deux tiers du sang d'un orignal.
Celui-ci devient anémique et passe trop de temps à se gratter plutôt qu'à manger. Résultat : il s'affaiblit de plus en plus et flirte avec la mort.
La tique d'hiver aime les étés chauds et humides combinés à des hivers doux.
Steeve Côté, biologiste à l'Université Laval, indique que le problème est sérieusement analysé depuis que des randonneurs et des chasseurs de la Nouvelle-Angleterre se sont mis à trouver beaucoup de carcasses d'orignaux, victimes de la tique d'hiver.
La solution à ce problème est loin d'être simple. Pour l'heure, les chercheurs capturent des orignaux et les débarrassent de leurs tiques. Cette procédure permet de sauver les animaux ciblés, mais représente tout de même une tâche colossale.
La tique cause la mort de nombreux jeunes orignaux https://t.co/9MSCdm3IZj— Jean Jean (@JeanGenest8) May 24, 2022
Sur 108 animaux, des veaux pour la plupart, qui ont été capturés par les chercheurs en 2020 dans le sud du Nouveau-Brunswick et dans certaines régions du Québec, il est estimé que 20 animaux non soignés sont morts cet hiver-là, contre seulement 5 parmi ceux qu'ils avaient traités.
Steeve Côté précise que la meilleure option demeure toutefois un plan de gestion qui pousserait les orignaux à passer l'automne à l'extérieur des habitats qu'ils fréquentent au printemps. Cela rendrait la tâche plus difficile aux jeunes tiques pour se trouver un hôte sur lequel passer l'hiver.
Quoiqu'il en soit, les biologistes prédisent que les populations d'orignaux chuteront dans les 10 prochaines années au Canada.
Source : Radio-Canada
