En octobre 2020, Pascale Nadeau reçoit un appel des ressources humaines faisant part d'une plainte reçue deux mois plus tôt à son endroit et qu'une enquête interne est en cours. On refuse cependant de lui dire de quels propos il s'agit, affirmant que d'autres personnes doivent être rencontrées. Elle saura 51 jours plus tard ce qui lui est finalement reproché.
« Ça a été une torture pour moi. J'ai passé 51 jours à ne pas dormir, à ne penser qu'à ça, à me demander ce que j'avais pu faire ou dire » a-t-elle dit. Ne pouvant aller dans les détails en raison d'un grief, elle confirme que « c'était un mot que j'avais dit en 2019 par rapport à un texte, un ramassis de phrases, de remarques prises hors contexte, d'allégations qui relevaient carrément de l'anecdote ».
En février 2020, elle se fait dire par la direction qu'une décision avait été prise. Pascale Nadeau sera alors hors d'ondes et sans salaire pour un mois. Radio-Canada affirme alors qu'elle est en congé de maladie. « J'ai menti à mon équipe pour la seule fois de ma vie », affirme Mme Nadeau.
La cheffe d'antenne n'a jamais eu accès au rapport de plainte contre elle, seul un court texte d'à peine deux paragraphes lui a été envoyé. « Ça disait que je ne faisais pas de harcèlement, que personne ne s'était senti atteint ou dénigré par mes remarques, que je ne contrevenais pas aux Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada, mais qu'il fallait accueillir la plainte. Et que les allégations étaient non fondées ou partiellement fondées ».
Pascale Nadeau exige de Radio-Canada des excuses pour revenir en ondes, ce qui n'est jamais arrivé. « Dans les faits, il y a tellement de façons d'écoeurer quelqu'un, de faire en sorte qu'il ne veut pas revenir. Moi, je considère que c'est ce que j'ai vécu. Si on tient à quelqu'un, c'est facile de s'excuser. » Radio-Canada annonce par la suite le départ à la retraite de celle qui y a travaillé durant 33 ans.
Selon la journaliste, la seule préoccupation de Radio-Canada était qu'elle émette un beau communiqué, ce qu'elle refuse de faire également.
Source : Le Soleil