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S.O.S Terre : Sauvons-la afin de nous sauver. C'est urgent!

PUBLICATION

8 mai 2019  (1h38)
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Sur les huit millions d'espèces animales et végétales qui peuplent la planète, un million d'entre elles serait menacées, dont plusieurs dans les prochaines décennies, selon un rapport accablant qui vient d'être publié par les Nations Unies. L'activité humaine, que ce soit sur terre, dans l'eau ou dans les airs, a été mise en cause et son impact sur la nature ne peut plus être ignoré. Il faut donc agir avant qu'il ne soit trop tard. Le temps presse!

Durant trois ans, 450 experts se sont penchés sur le sujet, et le rapport publié par ce groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) brosse un portrait assez sombre quant à l'avenir de la race humaine. Après tout, notre survie dépend de cette nature qui nous permet de nous nourrir, nous réchauffer, nous hydrater, nous soigner et nous abriter. « Nous sommes en train d'éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier», a écrit Robert Watson, président de l'IPBES. Leur constat est malheureusement en accord avec un grand nombre de scientifiques qui mentionnent, depuis de nombreuses années, que nous sommes au début de la 6e « extinction de masse », un fait non mentionné dans le rapport de l'ONU, cependant. selon ces savants, ce serait la première fois que l'homme en serait le responsable.

Voici le rapport de l'ONU en chiffres :

75 % du milieu terrestre est « sévèrement altéré » à ce jour par les activités humaines (milieu marin 66 %)

2x la croissance des zones urbaines a doublé depuis 1992

15 % augmentation de la consommation mondiale de matériaux par habitant depuis 1980

87 % des zones humides présentes au 18e siècle ont été perdues en 2000

40 % des espèces d'amphibiens sont menacées d'extinction

Plus de 33 % des mammifères marins sont menacés d'extinction

Près de 33 % des récifs coraliens, des requins et des espèces proches sont menacés

+/- 10 % des espèces d'insectes sont menacées d'extinction, selon des estimations provisoires

Et pour ceux qui pensent que, les extinctions, cela se passe ailleurs, sachez qu'il y a pas moins de 20 espèces au Québec qui sont menacées. Il s'agit : du carcajou, du Béluga, de la sterne caspienne, du chevalier cuivré, du pic à tête rouge, du caribou de la Gaspésie, de la tortue luth, du dard de sable, de la lamproie du Nord, de la tortue mouchetée, de la tortue musquée, de la tortue-molle à épines, du grèbe esclavon, de la paruline azurée, du pluvier siffleur, du râle jaune, de la salamandre sombre des montagnes, de la terne de Dougall, du satyre fauve des Maritimes et de la pie-grièche migratrice.

« C'est pas nouveau qu'on parle d'extinctions, affirme Maxime Larrivée, chef de la division des recherches et des collections à l'Insectarium de Montréal. Ce qui est très frappant et inquiétant, c'est l'accélération de ce phénomène-là. C'est une étude d'une ampleur sans précédent. Il faut faire des changements draconiens »

Olivier Kolmel, chargé de la campagne biodiversité pour l'organisme Greenpeace, est lui aussi inquiet. « C'est un appel à agir, a-t-il déclaré. Ça pourrait être le dernier avertissement avant que ça devienne irréversible. De l'abeille au caribou, la vie sauvage est en grande difficulté ».

Il y aurait, selon ledit rapport, cinq grands coupables. Il s'agit de, selon leur ordre d'importance : l'utilisation des terres (agriculture, déforestation), l'exploitation directe des ressources (pêche, chasse), le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives. L'accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement à maximum +2 degré Celsius, cependant, même si les cibles sont atteintes, cela ne signifie pas pour autant que le changement climatique ne grimpera pas au classement aggravant, de ce fait, les autres facteurs. Heureusement, il serait probablement possible de sortir de ce cercle infernal grâce aux actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre; gestes qui pourraient entraîner des effets bénéfiques directs sur la nature.

« Ce sont toutes des choses causées par l'humain, affirme Maxime Larrivée. Si on n'en fait pas plus, les changements vont s'imposer d'eux-mêmes et la population ne va pas aimer ça. Disons que le temps commence à presser. Nous n'en sommes pas encore au point de non-retour, mais tout près. »

Selon Olivier Kolmel : « Nous avons les moyens d'agir pour atténuer cette crise. Il faut protéger au minimum 30 % de zones terrestres et marines au Canada. Si des espèces disparaissent, c'est l'ensemble de la biodiversité qui est ébranlée.»

La ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, a, quant à elle, admis qu'il « y a beaucoup de travail à faire». Elle a cependant souligné que « nous sommes déjà passés de 1 à 8 % des océans que nous protégeons depuis que nous sommes au pouvoir » en promettant que cela ne faisait que commencer.

Selon Robert Watson, « il n'est pas trop tard pour agir si nous mettons en place un changement transformateur de notre société pour ralentir les moteurs de la perte de biodiversité qui menace l'Homme au moins autant que le changement climatique.

« Le patient subit de très nombreux symptômes, on pourrait même parler de mort à petit feu, a résumé de façon imagée Andrew Purvis, un des auteurs du rapport de l'ONU. Il est capital de se souvenir que ce n'est pas un diagnostic incurable, mais le traitement doit commencer tout de suite. Il y a des médicaments, nous avons le choix de les prendre ou pas. » Selon lui, « les gouvernements doivent penser au-delà du PIB (Produit Intérieur Brut) comme mesure de la richesse et incorporer d'autres formes de capital comme le capital naturel, social, humain, au risque de provoquer la résistance de ceux qui ont intérêt au statu quo dans le secteur énergétique ou agricole.

Selon le rapport de l'ONU, les premières interventions doivent cibler le système agroalimentaire. Selon les estimations, 10 milliards de personnes peupleront la Terre en 2050 et les nourrir de façon «durable» sera un défi de taille. Si nous voulons y parvenir, nous devons transformer la production agricole (agroécologie, meilleure gestion de l'eau) et aussi modifier les habitudes de consommation (régime alimentaire, gaspillage).

Dans une lettre ouverte aux gouvernements du monde, des centaines d'experts et de personnalités comme Jane Goodall et Marion Cotillard ont réclamé la fin des « financements qui détruisent la nature ». « Nous devons radicalement changer la façon dont nous vivons », écrivent-ils dans cet appel baptisé #Call4Nature.

L'humanité dépend, sans contredit, de la nature pour vivre, mais sommes-nous condamnés à l'extinction? « Probablement pas et certainement pas à court terme », a affirmé Josef Settele, l'un des auteurs principaux du rapport. Mais, selon Édouard Brundizio, l'un de ses collègues, il ne s'agit pas seulement de survivre, la qualité de vie est, elle aussi, importante et, selon le rapport, cette qualité risque de se dégrader encore plus pour les plus pauvres de la planète.

Espèces menacées, écosystèmes en lambeaux, nature condamnée à poursuivre son déclin sauf si les hommes arrêtent d'établir la richesse du monde en pensant uniquement en terme de PIB, l'avenir paraît plutôt sombre, mais, heureusement, il est encore possible de renverser la vapeur. Êtes-vous prêt à effectuer votre part?

Crédit : tvanouvelles.ca

Crédit : journaldemontreal.com

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