SONDAGES     VEDETTE     TELE

Un organisme de Montréal prescrit de la bière à ses résidents afin de sauver des vies

PUBLICATION
Mélanie Côté
6 décembre 2021  (10h08)
PARTAGER

Le sevrage d'alcool est l'un des plus dangereux, avec des symptômes comme des sueurs, des tremblements, des palpitations, de l'anxiété, de la diarrhée, des vomissements et des convulsions. Dans certains cas, le sevrage peut même entraîner un delirium tremens (perte de contact avec la réalité), ce qui peut mener à la mort.

À Montréal, la plupart des refuges et services pour sans-abri refusent d'accueillir des personnes qui sont sous l'effet de l'alcool et ne permettent pas non plus de consommer de l'alcool sur place.

La codirectrice médicale au CHUM, chercheuse et médecin de famille au service de médecine des toxicomanies, Dre Annie Talbot, explique :

« Pendant les huit à dix heures d'hébergement, les alcooliques vont commencer un sevrage et vont être malades. »

Toutefois, pour la première fois au Québec, une ressource en itinérance a décidé d'offrir de l'alcool à ses usagers, afin d'éviter les sevrages.

En effet, l'organisme Projets autochtones du Québec (PAQ), qui offre ses services à des hommes autochtones montréalais itinérants avec une dépendance à l'alcool, donne une dose précise d'alcool à chaque heure aux participants de son nouveau programme résidentiel, en suivant un plan médical structuré.

Ce projet a été lancé en pleine pandémie, en collaboration avec la clinique de médecine des toxicomanies du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).

Les usagers payent eux-mêmes leur alcool, avec une somme qui est ajoutée à leur loyer. Dans la résidence, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, mais doivent respecter les autres chambreurs.

Afin d'élaborer le protocole de consommation d'alcool des résidents, l'équipe du CHUM s'est basée sur les critères mentionnés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Il y est mentionné que l'alcoolisme est un problème de santé mentale, comme la dépression, et qu'il se définit par une « envie, fort désir ou besoin de consommer de l'alcool » ou « usage récurrent de l'alcool dans des situations où il est physiquement dangereux. »

Sur place, des infirmières et des médecins sont régulièrement présents, afin de donner des soins aux résidents qui en ont besoin.

D'après plusieurs études menées au Canada, les programmes comme celui du PAQ permettent une baisse importante des hospitalisations, des altercations avec la police, des visites aux urgences, des agressions et de la consommation dangereuse pour les personnes qui y participent.

Source : La Presse

Crédit photo : François Roy, La Presse

LINFORMATEURQC.COM
COPYRIGHT @2024 - TOUS DROITS RÉSERVÉS.
TERMES  -  POLITIQUES  -  CONSENTEMENTS