En effet, l'idée de voir un Québécois bien de chez nous débarquer dans l'alignement du CH pour la prochaine campagne est tout simplement digne des contes de fées, d'autant plus qu'il possède un talent qui se compare aux joueurs d'élite du circuit.
Cela dit, une question demeure chez les partisans : doit-on espérer voir une défaite de nos Canadiens face aux Penguins afin d'être dans le boulier pour la loterie-Lafrenière? Ou bien doit-on continuer à supporter notre équipe afin que celle-ci puisse faire un bout de chemin en séries et ce, sans avoir la chance de mettre la main sur le prolifique capitaine de l'Océanic de Rimouski?
Si vous êtes dans le premier camp, dites-vous que l'entraîneur-chef du Tricolore, Claude Julien, vous comprend parfaitement de souhaiter voir Alexis Lafrenière enfiler le chandail du Bleu-Blanc-Rouge, lui qui s'est confié à la presse montréalaise par conférence téléphonique ce jeudi :
De son propre avis, jamais le stratège en chef du CH ne cracherait sur un joueur de la trempe de Lafrenière, faisant en sorte qu'il partage l'émerveillement des supporteurs :
« C'est tout à fait normal, ce n'est pas un problème. Des partisans pensent que nous devrions perdre au premier tour afin d'avoir la chance de remporter le premier choix et de repêcher le gars de la place. Croyez-moi, j'aimerais bien avoir le jeune homme dans ma formation et je comprends l'enthousiasme des gens, mais même en perdant, nous n'aurions aucune assurance de l'obtenir. »
« Qu'est-ce que ces mêmes partisans diront si nous perdons et que nous n'obtenons pas Lafrenière? », a demandé Julien.
Toutefois, Claude Julien demeure réaliste. C'est qu'il est conscient que les chances que le CH perde la loterie, advenant une défaite lors de la ronde de qualification trois-de-cinq face aux Penguins, sont beaucoup plus élevées que celles de l'emporter. Ceci étant dit, l'entraîneur reconnaît que cette situation exceptionnelle a de quoi faire saliver plusieurs formations désireuses d'ajouter un élément capital à leur alignement :
« Plusieurs équipes se lèchent les babines en pensant à l'occasion qu'elles pourraient avoir. Ça fait jaser, c'est du jamais vu, mais on ne doit pas perdre de vue que les chances de ne pas remporter le premier choix demeurent tout de même plus élevées que les chances de le gagner. »
Gagner, le mot d'ordre dans la tête de l'entraîneur
Lafrenière ou pas, Claude Julien aura toutefois une seule ligne de pensée, soit tout faire pour la victoire :
« C'est une formidable occasion qui s'offre à nous de prospérer et il nous faut tenter de la saisir au maximum, a commenté le pilote aguerri. L'unique façon de le faire, c'est de se défoncer et de gagner. Nous serons une meilleure équipe si nous gagnons. Nous sommes programmés pour gagner. Nous avons à faire avec des athlètes professionnels, ultras compétitifs. Il n'y a aucune raison de penser autrement et c'est la voie que nous emprunterons. »
Toutefois, l'homme de 60 ans ne cache pas que s'il avait su à l'avance que la situation entourant la COVID-19 allait permettre ultimement au Tricolore de participer à du hockey éliminatoire, il aurait bien aimé pouvoir compter sur des vétérans qui ont quitté à la date limite des transactions en février dernier :
« Évidemment, nous ne disposions pas d'une boule de cristal à ce moment, mais nous avons laissé partir plusieurs bons éléments (Ilya Kovalchuk, Marco Scandella, Nate Thompson, Nick Cousins) avant la date limite des échanges en février, a-t-il relevé. Ce sont des joueurs que je souhaiterais encore avoir, mais nous ne pouvions pas savoir. Ça va donner l'occasion à des jeunes de se mettre en évidence. »
Ce qu'il y a de positif dans ces propos, c'est que Julien entend faire de la place à la relève de l'équipe, ce qui pourrait être ultimement excellent pour leur développement. En attendant de voir la composition de son effectif, l'entraîneur-chef confirme que de plus en plus de joueurs reviennent à Montréal en prévision du début des camps d'entraînement et que contrairement à ce que l'on pourrait croire, les joueurs du CH sont dans une forme resplendissante :
« Les joueurs commencent à arriver et ils se soumettent aux tests d'usage. »
« Ce n'est pas parce que les joueurs ne sont pas à Montréal qu'ils ne s'entraînent pas ou qu'ils ne patinent pas. Où qu'ils soient, ils patinent déjà depuis quelque temps. Le plan de conditionnement que nous avions élaboré, il y a quelques mois, tenait compte du fait que les joueurs ne pourraient pas patiner. Nous devons l'actualiser parce que les gars patinent depuis déjà quelque temps et qu'ils sont plus avancés qu'on le croyait. Nous sommes satisfaits de leur condition physique. »
Pour conclure, bien qu'il ne manque pas de spécifier que le personnel d'entraîneurs n'est pas encore autorisé à donner des séances d'entraînement axées sur le plan stratégique, celui-ci a profité de la grande pause pour étudier ses prochains adversaires au peigne fin :
« C'est un avantage pour nous, les entraîneurs, de connaître l'identité de nos adversaires depuis longtemps, a-t-il acquiescé. Nous avons tenu plusieurs vidéoconférences ensemble, le groupe d'entraîneurs, au cours des derniers mois. Nous avons décortiqué des vidéos et nous avons colligé le plus d'informations possible, mais il y a une limite d'informations que nous pouvons donner aux joueurs. Nous ne voulons pas leur bourrer le crâne. Nous ciblerons les informations qui, selon nous, nous donneront les meilleures chances de gagner la série. »
Bref, l'entraîneur semble plus prêt que jamais à diriger sa troupe contre la bande à Sidney Crosby. Par contre, nous avons bien hâte de voir jusqu'où l'ombre d'Alexis Lafrenière viendra peser dans l'environnement montréalais jusqu'à la conclusion du tour de qualification...