Décès de Joyce Echaquan, l'ex-infirmière s'excuse
Nous nous rappelons tous des circonstances du décès de Joyce Echaquan, une dame autochtone, le 28 septembre 2020 et qui a causé une onde de choc partout au Québec.
C'est aujourd'hui, ce jeudi, qu'a comparu l'une des deux employées, qui a depuis ce temps, perdu son emploi. En sanglots, celle-ci a d'ailleurs demandé pardon aux membres de la famille de Mme Echaquan : « Je sais que j'ai été super méchante. Je m'excuse à sa famille. Je m'excuse à mes collègues, » a-t-elle déclaré devant les audiences publiques qui étaient présidées par la coroner Géhane Kamel.
La famille, qui était représentée par Me Patrick Martin-Ménard, a écouté la dame sangloter et révéler : « Depuis que c'est arrivé, je pense à ça jour est nuit. Je suis désolée. [] Je comprends toute la peine que je vous ai causée. » Il faut avouer que ceci est un bien maigre réconfort pour la famille endeuillée. Elle a refusé en quelque sorte d'avouer ses torts, la veille, en mentionnant qu'elle avait tenu ces propos dans le seul but d'aider la dame à se reprendre en main.
Cette vidéo a été présentée pendant l'audience, à la demande de la famille. L'ex-infirmière de l'hôpital de Joliette a gardé les yeux au sol presque tout le long de sa diffusion. Celle-ci semblait bouleversée par ses propres propos. Certains membres de la communauté de Manawan n'ont pu retenir leurs larmes à cet instant précis.
Hier, mercredi, cette infirmière s'était défendue en prétendant ne pas être raciste, et a affirmé qu'elle s'était emportée à cause de la surcharge de travail. Elle avait déclaré que c'est en essayant de déplacer la victime qu'elle a saisi son téléphone cellulaire pour effacer la vidéo qui venait d'être tournée. Trop tard cependant! La vidéo avait déjà été partagée sur les réseaux sociaux!
L'ex-infirmière aurait même dit à une préposée : « Criss, elle m'a filmée, j'ai tout effacé, mais c'est sur Facebook. »
Alors que plusieurs collègues de l'ex-infirmière (on parle ici d'au moins quatre soignantes) ont déambulé devant elle hier, la coroner Géhane Kamel aurait eu des difficultés à garder son calme. Elle aurait même dit à l'accusée : « Je vais vous le dire le plus sereinement possible, vous avez l'occasion aujourd'hui (mercredi) de boucler une boucle, d'aller au fond des choses. Mais si vous croyez que ce que vous me servez est crédible, je vous le dis : ce que vous me dites, ce n'est pas crédible. Quand on entend la vidéo, c'est tout sauf de la bienveillance. »
Certains employés ont parlé de préjugés face aux Atikamekw qu'ils considèrent comme alcooliques. Ce n'était pourtant pas le cas de Joyce Echaquan. D'ailleurs, la coroner a affirmé que même si cela avait été le cas, « ce n'est pas comme ça qu'on aborde ces personnes. »
