Akeem Scott, 26 ans, s'est présenté aux urgences de l'Hôpital général juif, à bord d'une ambulance. Selon ce qui est écrit sur le rapport, le jeune homme souffrait d'un insoutenable mal de ventre, de nausées et de vomissements. Informé de la situation, bien évidemment, son meilleur ami, Malick Sangaré, 29 ans, est accouru sur les lieux.
Agonisant
M. Sangaré a affirmé : « Il était dans un fauteuil roulant, car il ne pouvait plus marcher. On poussait le personnel à venir le voir et l'aider, ce n'était pas normal qu'il pleure ou se couche à terre en boule. » Cependant, selon le jeune homme, le personnel soignant les aurait plutôt trouvés dérangeants!
Après avoir dit au personnel du triage qu'il évaluait sa douleur à 10 sur 10, le jeune homme n'a reçu aucun médicament pour apaiser sa douleur et, en plus, on lui a seulement accordé une cote de priorité 3, ce qui signifie qu'il devrait être vu par un médecin, normalement, dans une trentaine de minutes.
Malick Sangaré affirme avoir demandé au personnel soignant de fournir un lit à son ami afin de lui offrir un peu plus de confort. Et c'est à ce moment que le jeune homme déclare qu'ils sont finalement partis.
4 heures de souffrance
Soutenu par son ami et le frère de celui-ci, M. Scott s'est rendu chez M. Sangaré pour y passer la nuit. Son ami affirme avoir passé la nuit à surveiller son état après l'avoir allongé dans son lit. Cependant, vers 4 h du matin, plus rien n'allait. Akeem a tenté de lui dire quelque chose, mais la seule chose qui est sortie de sa bouche est un liquide noir. Affreux!
« Je l'ai pris dans mes bras et il est parti en quelques secondes », se remémore-t-il avec chagrin. Il a même dû appeler la mère de son ami afin de lui apprendre son décès. Quelle tristesse!
La coroner Annick Spénard a demandé à revoir la qualité des actes professionnels posés à l'Hôpital général juif, car elle déclare que cette mort était évitable, dans un rapport récemment publié. Il était aussi noté dans le dossier du patient que quelques jours avant, il avait pris de l'alcool. À son arrivée à l'hôpital, il était pourtant sobre.
Quant à lui, M. Sangaré se demande si l'apparence physique, les vêtements que portait son ami et l'historique de consommation d'alcool de celui-ci, n'ont pas amené le personnel soignant de cet hôpital à sous-estimer sa douleur et son réel besoin.