Mis en ligne depuis le 22 février dernier, la demande a été au-delà des espérances de Stéphanie Laurin. En partenariat avec l'épicerie Métro, ce sont des dizaines de milliers de commandes qui ont été faites depuis le début de la campagne.
Au début de la pandémie, la propriétaire de 34 ans avait troqué les produits d'érable pour la fabrication de masques réutilisables. Étant privé de son gagne-pain, elle n'a pas perdu de temps pour se trouver un autre moyen de subvenir à ses besoins. Elle arrête sa production en juillet alors que le masque jetable prend le dessus sur les masques artisanaux. Elle affirme que l'industrie de l'érable a été durement touchée, déclarant même que certains propriétaires ont dû vendre leur maison et se sont logés dans la salle de réception de leur érablière.
Une rencontre avec le président d'une agence de communication est la bougie d'allumage de ce beau projet. Lui offrant 400 heures gratuitement, Sylvain Arsenault fut touché par une sortie médiatique de l'acéricultrice durant l'été. Grâce à ces contacts, la chaîne d'alimentation Métro embarque gratuitement dans le projet et devient le point de chute.
À la tête d'une association regroupant 200 propriétaires de salles de réception et d'érablières, Stéphanie Laurin communique avec les membres pour leur proposer l'offre. Soixante-quinze d'entre eux ont embarqué dans le projet, tandis que d'autres ont refusé, lui disant même que ce projet ne fonctionnera jamais. Aidé par le gouvernement pour l'hébergement du site et l'approvisionnement des boîtes pour les commandes, le projet a ensuite été lancé au grand public.
Parti en pompe avec un coup de pouce du premier ministre Legault qui en a fait la promotion sur ses réseaux sociaux et également en conférence de presse, le projet a pris une ampleur inespérée. Plus de 1,2 million de visites ont été faites sur le site et plus de 46 000 commandes ont été effectuées dans les deux premières semaines. La popularité de cette campagne a aidé de nombreuses érablières à souffler un peu plus pendant ces temps difficiles. « Les petites cabanes vont vendre plus de repas que dans une saison régulière. Mais dans les grosses comme ici, où on servait jusqu'à 8000 repas par jour, ça va nous permettre de maintenir la tête hors de l'eau. Pourvu que ça continue ».
Source : Urbania