Ironiquement, le coroner a admis qu'il aurait pu survivre si les ambulanciers n'avaient pas pris le double du temps prescrit avant d'être en mesure de lui porter secours.
Johanne Lapointe, la mère du défunt, a confié aux médias qu'un mois plus tôt, son fils avait signé une lettre qui notifiait le manque de personnel ambulancier en Chaudières-Appalaches. Elle poursuit en disant qu'en relisant la lettre, elle avait eu l'impression que son fils avait relaté son histoire avant même qu'elle n'arrive.
Bien qu'il fut actif et relativement en santé, Hugo St-Onge avait déjà eu des problèmes en avril de l'année précédente. Il a été happé par une syncope, c'est-à-dire un arrêt cardiaque qui engendre une perte de connaissance. Il a été amené dans un hôpital de Québec où il a été soumis à un échocardiogramme. Les médecins ne semblaient pas s'inquiéter outre mesure de l'état du jeune homme. Ils lui disent seulement de bien s'hydrater. Le cardiologue lui propose de laisser s'écouler trois ans avant d'effectuer un suivi.
Donc, Hugo St-Onge a suivi le conseil médical qu'il avait reçu et n'a pas eu d'autres problèmes cardiaques jusqu'à cette nuit de décembre 2017. Durant le jour, il avait fait de l'escalade pendant plus de deux heures. Par la suite, il s'est rendu chez sa copine pour la nuit. Cette dernière affirme que lorsqu'il s'est assoupi, sa respiration est devenue irrégulière et son corps a été submergé de convulsions. Vers 12h30, elle contacte le 911 et on la transfère à la CAUCA (Centrale des appels d'urgence Chaudière-Appalaches). Alors qu'elle est toujours en ligne, son copain cesse de respirer. Elle doit tenter de le réanimer.
Elle est seule au chevet de St-Onge à essayer de le sauver pendant 17 minutes avant que les pompiers arrivent. Il passe presque cinq autres minutes avant que les ambulanciers arrivent enfin. En temps normal, on estime qu'une intervention de ce genre devrait être exécutée en 8 minutes à 10 minutes, tout au plus. Après 15 minutes, les chances de survie s'avèrent quasi inexistantes. Si ce délai avait été respecté, Hugo St-Onge serait peut-être encore parmi nous. Quand sa copine a alerté les autorités, les trois ambulances du territoire de Lévis étaient occupées. Dans ces situations, le service ambulancier le plus près est contacté. Dans le cas présent, ils avaient 13 kilomètres à parcourir. Vingt-et-une minutes pour traverser 13 kilomètres lors d'une urgence de cette intensité...
La coroner en charge affirme que les manoeuvres de réanimation ont été faites à même le lit. Cependant, le préposé qui dirigeait la copine de la victime aurait du être clair quant au fait qu'une surface solide était sollicitée. Elle demande donc à ce que l'assistance téléphonique s'assure d'exprimer comme il se doit la procédure optimale à effectuer à son interlocuteur. Plus de véhicules ambulanciers sont aussi recommandés sur le territoire. Depuis cet incident fatal, une seule ambulance a été ajoutée.
Crédit : radio-canada