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Une femme agressée sexuellement à l'hôtel!

PUBLICATION
Sarah V.-C.
24 février 2021  (20h40)
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Alors que les voyageurs doivent être en quarantaine dans un hôtel de l'aéroport Trudeau dès leur retour, une femme a malheureusement été victime d'une agression sexuelle.

Le 16 février dernier, à l'hôtel Sheraton à Dorval, une jeune femme de 24 ans revenant de San Diego a vécu un vrai cauchemar. Les voyageurs devaient être en isolement sur certains étages de l'hôtel, tel que Santé Canada le souhaitait en attendant les résultats des tests de la COVID-19.

Lorsque la victime, Sarah*, a eu connaissance de l'annonce fédérale au sujet de la quarantaine obligatoire dans un hôtel, elle a immédiatement réservé un vol de retour. Elle a passé un test antigénique avant de revenir au pays, puisqu'un agent de Santé Canada lui avait mentionné au téléphone que celui-ci serait accepté ici. Cependant, une fois rendue à l'aéroport de Montréal, son test a été refusé!

« Ils m'ont dit qu'il ne correspondait pas aux exigences du gouvernement. On m'a saisi mon passeport et on m'a mise dans un taxi, sans me dire où j'allais », a raconté Sarah, au téléphone. Elle a été amenée à Dorval, à l'hôtel Sheraton, avec d'autres voyageurs en isolement.

Dès son arrivée, ils lui ont donné un dépliant, expliquant toutes les consignes à respecter dans l'établissement. En plus de ne pas avoir droit de publier quelconque photo ou vidéo sur les réseaux sociaux, les voyageurs se voient être interdits d'utiliser les verrous de sécurité de leur chambre. « Ceci permettra l'accès à votre chambre en cas d'urgence. Le site a une surveillance 24h/24. Vous êtes en sécurité », c'est ce qui pouvait être lu dans le dépliant que La Presse a obtenu. Quant à Sarah, le verrou a tout simplement été retiré!

Quand tout a commencé

Le lendemain soir de son arrivée, Sarah est sortie de sa chambre pour aller se chercher une bouteille d'eau, puisque même si elle en avait demandé une trois heures auparavant à la réception, elle n'en a jamais eu. C'est au moment de sortir dans le couloir qu'elle a fait la brève rencontre de son voisin de chambre, Robert Shakory.

« Il avait à peu près mon âge. Je lui ai demandé pourquoi il était là, s'il avait été amené de force lui aussi. Ça n'a pas duré longtemps », a rapporté la jeune femme. C'est à ce moment que l'homme âgé de 29 ans l'a invitée dans sa chambre. Sarah a refusé son invitation et c'est à ce moment, selon elle, que tout a commencé. Elle lui a mentionné avoir un copain, qu'elle n'était pas intéressée par son offre.

C'est là que Shakory s'est mis à courir dans sa chambre. Elle a paniqué! Sarah raconte qu'elle a fermé la porte pour qu'ils ne soient pas vus ensemble, puisque cela leur était interdit. Elle lui a répété de partir à de multiples reprises, alors qu'il s'est étendu sur son divan en flirtant avec elle.

La victime s'est précipitée dans la salle de bain, où se trouvait son cellulaire, mais monsieur Shakory l'a suivie.
« Il commence à toucher mon corps, à toucher mes hanches. Il sort un condom de sa poche, et me demande de coucher avec lui. Je répète ‟non». Il insiste, il me dit : «C'mon, ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas eu de sexe» », a confié Sarah. « À ce moment-là, mon ton change. Je deviens fâchée, apeurée et agressive en même temps. J'ai peur de crier, parce que je sais qu'on n'a pas le droit d'être dans la même chambre. Il faut que je le repousse en silence. Je ne sais pas quoi faire », décrit-elle ensuite.

Elle a finalement réussi à se libérer de l'emprise de Robert, et s'est dirigée vers le couloir en courant. Elle espérait y voir d'autres personnes, mais non. Elle s'est alors retournée et l'homme aurait baissé ses pantalons pour commencer à se masturber. Il a finalement accepté de partir lorsque Sarah l'a menacé de crier à l'aide.

Par la suite, la jeune femme en état de choc a téléphoné la sécurité de l'hôtel, cela leur a pris 15 minutes avant d'arriver. « Ils cognent à ma porte et vous savez ce qu'ils font? Ils me donnent une bouteille d'eau », a déclaré Sarah, stupéfaite.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été appelé à se rendre sur les lieux, où il a procédé à l'arrestation de l'agresseur.

L'histoire ne s'arrête pas là!

Après ce qui venait de se passer, les agents de sécurité lui ont proposé d'aller à l'hôpital sous condition qu'elle revienne ensuite à l'hôtel. « J'ai refusé. Pas question que je retourne là où je me suis fait agresser sexuellement! J'ai dit soit vous m'emmenez dans un autre hôtel, soit vous me laissez partir. »

Finalement, le résultat négatif du test de la COVID-19 de Sarah lui a été annoncé. La jeune femme a donc été autorisée à quitter l'hôtel, mais cet événement restera malheureusement gravé dans sa mémoire. « Dormir est difficile. Je n'ai pas beaucoup mangé les premiers jours. J'ai beaucoup de pensées intrusives, plus que d'habitude en tout cas. Je souffre déjà de dépression et d'anxiété, ce qui n'aide pas », a-t-elle mentionné. Elle est aujourd'hui chez elle, mais toujours aussi abasourdie qu'une telle chose lui soit arrivée sous le contrôle du gouvernement.

Libéré sous caution!

Robert Shakory, Originaire de Windsor en Ontario, a été accusé d'agression sexuelle, d'introduction par effraction et de harcèlement.

Comme l'homme n'a aucun antécédent judiciaire et qu'il est « sans histoire », selon ce qu'a indiqué son avocate, Me Ann Wasajja, il a pu être libéré sous caution. C'est le 3 mai prochain que M. Shakory devra retourner en cour, au Palais de justice de Montréal, pour la suite du processus judiciaire.

L'identité de la femme n'étant pas dévoilée, Sarah* est un prénom fictif.

Source : La Presse

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