Voici l'histoire d'Anne-Marie Simard, une femme de 41 ans atteinte d'un cancer de stade 4.
Son conjoint, Dominique, raconte :
« Ma blonde, 41 ans et mère d'une fillette de 11 ans, a un cancer de stade 4 qui a super bien répondu à la chimiothérapie. Suite à huit mois de traitements, elle est maintenant opérable. Cela veut dire que son espérance de vie passe de mois à années. Peut-être suffisamment pour voir sa fille devenir majeure. Mais le délestage a maintenant annulé sa chirurgie. »
Lundi dernier, l'hôpital a informé Anne-Marie que son opération qui était prévue le 18 janvier, afin de retirer la masse cancéreuse dans son côlon, était annulée en raison du délestage dû à la cinquième vague de COVID-19. Anne-Marie n'a aucune idée de la nouvelle date de son opération.
À la mi-décembre, elle a terminé son traitement de chimiothérapie. Entre Noël et le jour de l'An, elle a subi des traitements de radiothérapie afin d'éliminer des métastases dans ses poumons.
« Tout était planifié et calculé », explique Anne-Marie. « Le timing est très important. »
« Je n'ai plus l'effet de la chimio sur mon corps, donc plus les semaines avancent, plus ça peut se propager à nouveau dans mon corps. En étirant ça, si les métastases commencent à se propager à nouveau, peut-être que je ne serai plus opérable. »
« Peut-être que je vais y passer à cause de ça [...] C'est frustrant de voir que la moitié des gens hospitalisés sont des non-vaccinés. C'est frustrant que nous autres, on paie pour ça. »
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), où doit être opérée Anne-Marie, a refusé de commenter un cas particulier. La chef du service des communications, Gilda Salomone, mentionne toutefois :
« En ce moment, les activités chirurgicales du Centre universitaire de santé McGillCUSM se poursuivent à environ 50 % dans la plupart des secteurs sur les sites adultes. »
« Un comité de priorisation est en place pour s'assurer de bien analyser la situation de chaque patient en attente, explique la porte-parole. « Ce système nous permet d'identifier les patients ayant besoin de chirurgies urgentes, incluant les chirurgies cardiaques et oncologiques, et toutes celles qui peuvent être réalisées le sont. »
Quant à elle, l'association qui représente les médecins oncologues du Québec a indiqué que la mortalité par cancer risque d'augmenter au Québec en raison du délestage.
À noter que d'après les données du ministère de la Santé du Québec, en date du 1er janvier 2022, c'étaient 3845 patients qui attendaient une chirurgie pour un cancer.
Source : Radio-Canada