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La reprise des audiences concernant le CHSLD Herron laisse entendre des récits horribles

PUBLICATION
J. Maheux
15 septembre 2021  (15h31)
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Lors de la première vague de COVID-19, 47 décès sont survenus dans cet établissement privé. Maintenant, une enquête est ouverte et des audiences se font entendre devant la coroner Me Géhane Kamel.

Celle du septième jour est vraiment choquante!

Une infirmière-auxiliaire qui travaillait à cet endroit a déclaré qu'un résident, souffrant d'Alzheimer, a dû rester 24 heures dans la même chambre que sa conjointe décédée avant que quelqu'un ne s'occupe de son corps!

Il faut dire que beaucoup d'employés avaient déserté.

Elle a vu des résidents déshydratés et affamés, qui avaient été abandonnés dans leurs excréments et leur urine. Elle a donc dû, pendant trois semaines, pratiquer le métier de préposée aux bénéficiaires. Elle a mentionné ceci : « Je ne pouvais pas quitter. À la fin de la journée, je devais pouvoir me regarder dans le miroir. Ceux qui ont quitté, je n'ai aucune idée comment ils ont pu le faire. »

L'infirmière-auxiliaire a aussi mentionné qu'elle n'avait pas apprécié du tout la façon dont les corps des défunts étaient traités et que sa supérieure, Mme Maria Nelson, ne s'entendait pas avec elle sur ce point. L'infirmière-auxiliaire aurait voulu nettoyer et changer les défunts, mais Mme Nelson le lui interdisait carrément.

À ce sujet, la dame a dit : « Maria m'a crié dessus en me disant de sortir de la chambre. Elle traitait les personnes qui étaient décédées comme si elles étaient atteintes de la peste. » C'est vraiment incroyable! Elle a même cité que la chambre en face du résident qui souffrait d'Alzheimer était vide. Elle aurait aimé y amener le corps de la conjointe. Refus complet pour ceci aussi.

Une autre témoin, cette fois, une préposée aux bénéficiaires, a raconté que dans la soirée du 29 mars 2020, elle a dû s'occuper d'une cinquantaine de résidents à elle seule! Ceci représente la charge de six préposés.

Elle a confié que plusieurs des patients n'avaient pas été changés durant la journée et que plusieurs plateaux de repas n'avaient pas été touchés.

Cette employée a affirmé avoir travaillé, sans cesse, du 29 mars à juillet, sans journée de repos.

Il faut savoir que dans ce CHSLD, il manquait déjà de personnel avant l'arrivée de la COVID-19.

Il n'y aurait pas d'accusations dans ce dossier, d'après le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), et plus de réponses concernant cette absence d'accusation seront communiquées aux familles des victimes du CHSLD Herron une fois que les audiences de la coroner auront pris fin. De plus, les résidents et leurs familles ont conclu une entente à l'amiable de 5,5 M $ avec la direction du CHSLD Herron, en mars dernier. Cette décision avait ensuite été homologuée par la Cour supérieure du Québec en mai.

Il est à noter que l'établissement a fermé ses portes à l'automne 2020.

Source : Journalmetro.com

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