La NASA n'est cependant pas la seule instance dans la course à la Lune. En effet, des milliardaires comme Elon Musk (Tesla, SpaceX) et Jeff Bezos (Amazon, Blue Origin) sont eux aussi, comme d'autres, déterminés à être les premiers à retourner des hommes sur notre satellite. Jusqu'à tout récemment, il semblait que la fusée SpaceX d'Elon Musk avait une longueur d'avance sur ses rivaux jusqu'à ce que Jeff Bezos dévoile, jeudi dernier, le module lunaire Blue Moon sur lequel sa société travaillait en secret depuis trois ans.
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Peu importe cependant qui alunira le premier, les défis pour les explorateurs seront les mêmes pour tous et ils sont de taille. En voici quelques-uns :
1 - Le rayonnement cosmique : ils sont extrêmement nocifs et puisqu'il n'y a pas d'atmosphère, les colons devront absolument trouver une manière de s'en protéger.
2 - La Température : à cause de l'absence d'une réelle atmosphère, la température, en Celsius, peut y atteindre les 125 degrés au Soleil et -175 degrés à l'ombre soit une différence de 300 degrés. Vivre sous des températures aussi extrêmes sera assurément un défi tant pour les colons que pour les équipements qui pourraient mal supporter le gel.
3 - La pression atmosphérique différente de celle de la Terre et la gravité : on sait, grâce à la station internationale, l'impact de l'absence de gravité sur les astronautes qui en sont affectés après y avoir séjourné durant des laps de temps plus ou moins long; séjours qui n'ont cependant rien à voir avec une colonisation. Quant à la gravité sur la Lune, elle est six fois moindre que sur la Terre. C'est une différence non négligeable qui aura sûrement des conséquences sur les colons.
4 - Les météorites : sans bouclier protecteur, rien ne pourrait arrêter un objet gros comme un poing puisqu'il arriverait à une vitesse de 10 à 12 kilomètres par seconde. Imaginez les ravages que causerait une météorite plus grosse.
5 - L'eau : emprisonnée en grande quantité aux deux pôles et au fond de certains cratères, le défi consiste à la récupérer.
Que doivent donc faire les colons pour pouvoir y survivre?
Selon Jamal Rostami, directeur du Earth Mechanics Institute à l'école des Mines du Colorado, la meilleure façon de se protéger serait de creuser des tranchées dans le sol lunaire ainsi que des galeries reliées entre elles, puis de créer des structures - des espaces habitables - recouvertes de régolithe, la poussière recouvrant la surface lunaire sur une profondeur de 10 mètres.
Le problème majeur consiste à transporter la foreuse sur la Lune. «Emporter un kilo de matière de la Terre à la Lune coûte très cher et nos machines pèsent des centaines de tonnes, il n'est donc pas possible de les faire voyager en l'état, explique M. Rostami. Nous devons donc les modifier, optimiser leurs composants, être moins lourds et plus performants.» Les machines doivent être entièrement automatisées et nécessiter un nombre réduit au strict minimum de réparations ce qui constitue tout un défi puisqu'il s'agit de creuser un sol rocheux. Une foreuse de près de quatre mètres de diamètre est aussi fortement énergivore. Elle aura besoin de petites centrales nucléaires pour l'alimenter en électricité.
Combien coûtera cette exploration lunaire?
L' American United Launch Alliance, un consortium créé par Boeing et Lockheed Martin, a estimé qu'elle devrait coûter 2,7 milliards de dollars. À leur avis, cette somme devrait permettre, à un millier de personnes d'ici 2050, de vivre que ce soit sur la Lune ou en orbite autour de celle-ci.
Pour ce qui est de l'eau, deux options pourraient être envisagées, selon M. Rostami :
1 - Réchauffer la face cachée de la Lune puis capturer la vapeur d'eau.
2 - Transporter la glace dans un endroit où elle pourra être décongelée.
Selon vous, retourner sur la Lune d'ici 2024 est un objectif réalisable ou non?