Le Canadien ne mérite pas d'être en séries
Depuis que Gary Bettman a annoncé via téléconférence que les Canadiens de Montréal feraient partie d'un tableau élargi des séries et qu'ils auraient donc une chance de se battre pour la Coupe Stanley, beaucoup de commentaires négatifs sont apparus dans les publications de médias sportifs.
On ne compte plus le nombre de remarques qui s'assimilent à « ils ne méritent pas d'être là » à chaque fois où la série Montréal-Pittsburgh est mentionnée. C'est tout à fait justifié, mais il ne faut en rester là.
Le Tricolore était à 10 points d'une place en séries en plus d'être au coeur d'une série de défaites quand tout s'est arrêté le 12 mars dernier. On peut le dire, une participation à la valse était une mission quasi-impossible.
Une fois que c'est dit, ne pourrions-nous pas voir la situation d'une autre façon?
Et si la situation se définissait comme un juste retour des choses pour la saison dernière?
Combien de partisans avons-nous entendus crier à la malchance que le CH, une équipe si excitante à regarder jouer, n'ait raté les séries que par quelques points?
Plusieurs est la réponse la plus qu'appropriée.
De plus, en analysant froidement la situation, le CH ne fait pas partie des sept équipes qui pourraient ne pas disputer de rencontres avant janvier prochain. Imaginez deux secondes la réaction générale à Montréal si le commissaire de la LNH avait annoncé que le Tricolore était exclu des séries et qu'il pourrait attendre cinq à six mois avant de retoucher à une patinoire pour y disputer une rencontre.
L'équipe de Claude Julien aura au moins la chance de retrouver ses jambes en jouant des matchs, un avantage sur les équipes déjà écartées du processus pour la saison prochaine.
Maintenant, d'autres commentaires qui surgissent sont que si le CH parvient à gagner une, deux ou même trois rondes, ce ne sera pas mérité. Avant de juger, mettons un élément important au clair.
La LNH a confirmé que le format des séries ne sera pas un tableau, mais bien un reclassement à la fin de chaque ronde. Cela veut donc dire que si les Canadiens arrivent à battre la bande à Crosby, ils affronteraient la meilleure équipe qui reste dans l'Est.
Dans un tournoi printanier avec un tableau normal, en battant les Penguins, le CH aurait dû affronter la 4e équipe au classement dans l'Est, puisque les Penguins se sont classés au 5e rang. Donc, en résumé si la bande de Claude Julien arrive à se rendre en finale de conférence, elle aura battu tour à tour Pittsburgh et deux fois la meilleure équipe restante.
Si un scénario où les Bruins et le Lightning se classent respectivement premier et deuxième, le CH devra donc les vaincre les deux pour se battre pour une place en finale de la Coupe Stanley. Alors, pensez-y, ne serait-ce pas une présence en finale de conférence méritée?
Honnêtement, la LNH a vraiment mis le maximum de bâtons dans les roues des équipes aux positions 9 à 12 pour éviter que des très grosses surprises se produisent et que celles-ci aillent jusqu'au bout. Si certaines y arrivent, elles auront dû traverser au préalable beaucoup d'épreuves et d'adversaires redoutables. Donc leur place sera assurément méritée.
Continuons avec un petit mot sur la préparation de la Sainte-Flanelle, qui devait normalement commencer hier du côté de Brossard. Comme nous vous l'avons rapporté, la glace du Complexe Sportif Bell de Brossard n'étant pas prête et avec seulement deux joueurs présentement à Montréal, le site d'entraînement n'est pas encore ouvert aux joueurs.
Si vous l'avez manqué, François Gagnon, chroniqueur à RDS, s'est fâché contre l'organisation du CH qui ne montre, selon lui, pas beaucoup de sérieux en n'étant pas prête. Il a mentionné à l'Antichambre hier que son propriétaire était plus occupé à renvoyer du personnel plutôt que de s'assurer que tout soit prêt. Selon Gagnon, cela n'affectera pas les perfomances sur la patinoire, mais cela démontre une fois de plus que le CH n'est plus une grande organisation dans la LNH.
Ces commentaires tiennent la route : une équipe qui se fait offrir un cadeau de la sorte devrait croquer à pleines dents dans le nouveau défi et tout faire pour être prête pour le moment où la rondelle tombera dans la ville hôtesse choisie. Certes, certains joueurs sont en Europe et aux États-Unis, mais ne pourrait-il pas y avoir un effort supplémentaire des joueurs? La question mérite d'être posée d'autant plus que les Oilers d'Edmonton ont tout autant subi la pandémie que le CH et pourtant ils ont réussi à ouvrir leur centre d'entraînement pour y accueillir six joueurs hier.
Il sera intéressant de suivre comment les joueurs et partisans du Tricolore agiront dans les prochaines semaines et répondront quand le moment sera venu, embarqueront-ils à 100% dans l'aventure 2.0 offerte par la ligue? C'est à souhaiter...
