Trois femmes atikamekw ont décidé de s'ouvrir à propos des mauvais traitements qu'elles ont subit à cet endroit.
La mort de Joyce Echaquan à ce même hôpital avait ébranlé tout le Québec. C'est pourquoi d'autres femmes ont décidé de raconter au journal Le Devoir ce qui leur est arrivé également.
Elles espèrent qu'éventuellement cela incitera d'autres personnes à dénoncer ou simplement à prévenir que d'autres événements tragiques se produisent.
En 2014, Pauline Dubé, une enseignante d'arts plastiques à l'école de Manawan, s'est rendue a l'hôpital de Joliette car elle commençait à se sentir confuse, à déparler, et avait également le bras droit engourdi. Celle-ci s'est fait retourner chez elle sous prétexte qu'elle n'avait rien. Elle décida alors de se rendre au CLSC de Saint-Michel-des-Saints, où elle passa des examens.
Finalement, elle avait souffert d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Mme Dubé affirme que lorsqu'elle est retournée à l'hôpital, une médecin l'a insultée devant tout le monde à l'urgence.
« Elle a commencé à me dire que je n'étais rien qu'une droguée et une alcoolique. Je ne me souviens pas de tout ce qu'elle m'a dit. Elle était tellement méchante », a affirmée Mme Dubé.
Le 8 octobre dernier, Shannon Blacksmith s'est présentée à l'hôpital de Joliette car sa fille de 17 mois s'était blessée à la tête. Celle-ci avait des appréhensions à l'idée de se rendre à cet établissement de santé étant donné les événements récents à propos de Joyce Echaquan.
Lorsque sa fille a pu sortir, Mme Blacksmith a demandé à une agente administrative si elle pouvait lui donner le numéro du Centre d'amitié autochtone de Lanaudière et du Foyer Élizabeth, car elle devait contacter son mari afin de lui dire de venir la chercher. Ce à quoi l'agente lui a répondu : « Vous auriez pu l'écrire quelque part avant de débarquer ici. »
L'événement le plus récent date du 3 mars dernier. Maybelline Ottawa, une mère de Manawan, s'est rendue à l'hôpital de Joliette car son fils de 13 ans ainsi que ses amis avaient été happés par un automobiliste. Or, Mme Ottawa s'est vue refuser l'accès à l'urgence pour pouvoir aller voir son garçon. Celle-ci croit que c'est parce qu'elle d'origine autochtone.
Heureusement, la nouvelle agente de sécurisation culturelle, Sophie Ottawa, avait été avertie que des jeunes de sa communauté étaient à l'urgence. Elle a donc fait en sorte que Maybelline Ottawa puisse aller voir son fils.
Le Devoir a toutefois informé le CISSS de Lanaudière des faits qui ont été rapportés par ces femmes. Cependant la porte-parole, Pascale Lamy, a affirmé qu'elle n'était pas en mesure de commenter la situation pour l'instant pour des raisons de confidentialité.