Jacques, 59 ans, n'avait plus les moyens de payer son loyer après sa dernière augmentation. Un autre, anonyme, qui terminait son bail le 1er juillet et n'a pas retrouvé à se loger dans une ville ou sévit une crise du logement qui a atteint des sommets, en 2020. Puis d'autres se sont ajoutés.
En date du 31 août, ce sont plus d'une soixantaine de tentes qui occupent un terrain en bordure de la rue Notre-Dame, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Et les occupants n'ont pas l'intention de quitter les lieux, malgré les demandes répétées de la ville de Montréal et du Ministère des Transports, propriétaires du terrain.
De nouveaux venus se sont même ajoutés, dans les derniers jours, profitant de la proximité d'un parc avec des toilettes chimiques et de plusieurs organismes distribuant des repas chauds.
C'est que les refuges ne roulent pas à pleine capacité afin de respecter la distanciation sociale, certains ne pouvant offrir que 160 lits au lieu de 285, ce qui les force à refuser des gens, soir après soir. Et l'annonce de la mise en place de centres d'hébergement d'urgence par la ville, n'a pas suscité l'enthousiasme des campeurs qui n'ont pas l'intention de s'y rendre.
« Entre un refuge et un camping, honnêtement, je préfère le camping », assure un homme interrogé sur place. Il faut dire que dans un refuge, les occupants doivent quitter au matin avec toutes leurs possessions et retenter leur chance le soir, alors que dans le campement, il peuvent suivre un rythme de vie plus « normal ». Certains se rendent même au travail, chaque jour.
Malgré l'ultimatum du 1er septembre émis plus tôt cette semaine, la mairesse Valérie Plante n'entend pas utiliser la force pour déloger le campement, mais elle souligne tout de même que « la situation n'est pas viable à long terme ».