« Quand il a fait un AVC, je suis allé au Sénégal. Je lui ai parlé dans l'oreille et lui ai dit: Pars. Tu as fait ce que tu avais à faire ici. Sa main a bougé. Quand je l'ai quitté, j'étais convaincu qu'il allait partir, et il est parti. Sans souffrance. Ce géant ne priait que la pluie, les animaux, les arbres. Quand il a fait son AVC, en arrivant à l'hôpital, la première pluie de l'année est tombée.
Quand il est décédé, une énorme pluie est tombée. Et quand nous l'avons enterré, la terre était tellement humide... C'est ça que mon père voulait. Oui. Mon père n'est jamais allé à l'école. Jamais. Mais s'il avait fait des études en écologie, il serait devenu l'un des grands dans ce domaine, j'en suis certain. Il communiquait avec les zébus sans même avoir besoin de parler.
Mon père et ma mère étaient analphabètes, mais ils nous ont mis à l'école. Tous. Mon père nous avait donné un truc pour réussir à l'école: c'était de travailler dans les champs, avec les vaches. Nous avions des vaches comme professeurs associés. Dans ma famille, nous avons tous fait des doctorats en Europe, aux États-Unis. Le modèle de travail, c'était la responsabilité, l'organisation, la gestion du troupeau. »
Nous souhaitons à Boucar Diouf le meilleur pour la suite de son parcours autant professionnel que personnel.