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Avec Anna et Arnaud, Francine Ruel souhaite faire évoluer les perceptions envers les sans-abris

PUBLICATION
Patrick.B
13 octobre 2022  (13h57)
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Dans le roman Anna et l'enfant-vieillard, Francine Ruel raconte sa vie avec un enfant qui a eu tellement de problèmes qu'il a fini dans la rue, en tant que sans-abri.

Jamais l'autrice n'aurait cru au moment d'écrire son roman qu'il serait un jour adapté pour le petit écran. Ce qui la rend très fière, mais elle apprécie encore davantage que tout ce travail serve à faire évoluer les perceptions eu égard au phénomène de l'itinérance :

« À travers tout ça, j'aimerais que l'on comprenne que tous ces gens vivent des choses difficiles. Comme dans la série, j'ai menti sur la situation de mon fils. Personne ne se vante d'avoir un enfant dans la rue. On n'en parle pas. Il faudrait arrêter de penser que ce sont des pouilleux, des drogués ou des alcooliques. Ils ont des parents, des conjoints, et parfois même des enfants. Ce sont des humains dont la vie a, un jour, lâché et qui n'arrivent pas à s'en sortir. Jean-Marie Lapointe dit quelque chose de très juste: tomber dans la rue, ça se fait en un claquement de doigts. Sortir de la rue, c'est une autre paire de manches. »

Francine Ruel a aussi confié au magazine 7 Jours qu'elle appréciait grandement le traitement télé qui a été réservé à son roman :

« C'est comme si on touchait à quelque chose de palpable, de très vrai, avec la sensibilité et les silences que le scénariste François Archambault a mis en images. On voit les personnages prendre le temps de réfléchir, prendre le temps de respirer, mais aussi de souffrir, ça reste une série nature, très réaliste. Quand j'ai écrit le roman, je voulais que mon fils sache à quel point il est un être formidable, car il ne le sait pas assez. Cette série, et j'espère juste qu'il va la voir un jour, c'est un cadeau de rédemption. »

À propos de son fils Étienne qui vit toujours dans la rue, Francine Ruel dit lui avoir demandé la permission de lâcher prise. À l'âge où elle est rendue, elle dit être fatiguée grandement par ce drame qui affecte sa famille :

« J'apprends à me soigner et à vivre pour moi. Dans le documentaire Reconstruire le lien, j'ai eu un souhait, c'était de m'asseoir sur un banc avec mon fils. Ça fait longtemps que j'avais envie de ça, mais pas pour faire des reproches ou donner des conseils, juste pour l'écouter. Mais il n'est pas capable de parler de lui, de sa peine, et de pourquoi il est encore dans la rue. Je lui ai alors parlé de moi. Je lui ai dit que j'ai 74 ans et que je suis très fatiguée. Je lui ai demandé s'il me donnait la permission de lâcher prise, et il me l'a donnée. Je le fais un peu plus chaque jour. Je vais de mieux en mieux, et j'aimerais que lui aussi aille mieux, mais ce n'est pas de même que ça marche. »

Source : Vedette Québec

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