Le Canadien peut repartir la tête haute
Lorsque Gary Bettman a annoncé que les Canadiens affronteraient les Penguins, peu donnaient cher de la peau de la formation de Claude Julien. Contre Philadelphie, c'était la même chose. Et pourtant, Montréal a surpris bien des observateurs en jouant du hockey inspiré, à un tel point que l'équipe n'était qu'à un tir de prolonger la série contre les Flyers d'au moins une période. Malgré une élimination en première ronde, la Sainte-Flanelle peut rentrer à Montréal avec la tête bien haute.
Tellement de positif
Le futur s'annonce prometteur pour le Bleu-Blanc-Rouge. Beaucoup de joueurs ont monté leur niveau d'un cran et c'est de bon augure pour la prochaine saison.
Devant le filet, Carey Price a été sensationnel. Il a permis à son équipe de croire en ses chances de gagner à toutes les rencontres. Il semblait dans sa bulle et rien ne le perturbait. Il a beaucoup été critiqué cette saison, certaines fois avec raison, mais durant ces séries, il a démontré qu'il est un des meilleurs sinon le meilleur de sa profession.
Devant le portier, le trio Weber-Petry-Chiarot a joué du hockey de haut niveau pour mettre fin aux attaques de Pittsburgh et de Philadelphie. Mais Brett Kulak a surpris tout le monde en étant un complément parfait à Petry. Non seulement il jouait bien défensivement, mais il arrivait à effectuer de belles montées en zone adverse. Dire qu'au début de la saison, Mike Reilly et lui alternaient sur la troisième paire défensive. En parlant du troisième duo, Ouellet et Mete ont offert une performance plus que respectable, s'améliorant plus les séries avançaient.
En attaque, on ne peut passer sous silence l'éclosion de Nick Suzuki et de Jesperi Kotkaniemi. Ils ont littéralement transporté l'offensive montréalaise du premier match contre la bande de Sidney Crosby au dernier, hier soir. Suzuki s'est affirmé comme le centre numéro 1 et il a fait écarquiller les yeux de bien des gens en dominant sur la patinoire. Il ne s'est pas contenté de neutraliser les gros canons adverses, il a marqué des buts importants à des moments qui l'étaient tout autant. Quant à Kotkaniemi, on a vu un joueur transformé. Il voulait la rondelle, s'imposait physiquement et tout cela en restant sur ces deux patins. Ces deux joueurs seront très utiles au Tricolore pour les années à venir.
De l'émotion qui propulse l'équipe
Sur papier, le CH était inférieur aux Penguins et aux Flyers, mais sur la patinoire, il ne s'est jamais fait déclasser par aucune des deux formations. Pourquoi? Une grande partie de la réponse est l'émotion déployée par les joueurs. La plupart du temps, les joueurs du Tricolore se battaient pour les rondelles avec passion et émotion, et cela aura grandement aidé à déstabiliser des formations puissantes sur papier. Au-delà de l'émotion, l'échec-avant aura été efficace et aura forcé de nombreuses erreurs de la part de la défensive ennemie. Erreurs qui ont servi la cause de l'équipe. Cette recette sera à répéter dès le début de la prochaine saison.
Quelques déceptions
Si le parcours du CH aura semblé cendrillon, quelques joueurs n'ont pas répondu à l'appel, notamment offensivement. À commencer par Tomas Tatar, qui après une saison régulière très prometteuse aura disparu à l'exception d'une rencontre. Il n'aura pas su s'imposer et être un joueur productif pour Montréal. Outre sa soirée de deux buts lors du deuxième match, il n'a pas noirci la feuille de pointage durant ces séries. Son centre n'a pas connu des bonnes séries non plus. Oui, il devait museler les meilleurs adverses, mais Danault nous a habitués à une certaine production offensive. En dix matchs, il n'a récolté qu'un but et c'était dans un filet désert. Finalement, la question mérite d'être posée, Max Domi a-t-il joué son dernier match dans l'uniforme du Tricolore? Quoi qu'il en soit, il aura terminé les séries avec trois passes en 10 matchs. L'intensité qu'il affiche par moments en saison régulière n'aura jamais été présente et il s'est même retrouvé sur le quatrième trio à certains moments.
Chose certaine, le CH peut dire mission accomplie. Il a ouvert les yeux à bien des analystes qui ne le voyait même pas gagner un match. Maintenant, à Marc Bergevin de faire une bonne évaluation de sa formation pour la saison prochaine, mais, avouons-le, la suite s'annonce excitante.
