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Un premier vaccin en voie de réussite en Russie

PUBLICATION
MarcO
12 août 2020  (14h03)
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Le premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé, mardi en conférence de presse, que la Russie a réussi à créer un vaccin efficace contre la COVID-19, annonçant du même coup que la phase 3 des essais allait être amorcée aujourd'hui et que si tout était concluant, le vaccin pourrait être mis en production dès septembre.

La fierté et l'enthousiasme de l'homme d'état était palpable, devant les journalistes : « Pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré... et il donne une immunité durable ». Le vaccin, baptisé SPOUTNIK V, a même été inoculé à la propre fille de Poutine.

L'OMS tient tout de même à préciser que l'information se doit d'être vérifiée et que l'ensemble des données « recueillies lors d'essais cliniques » devront être étudiées avant de donner l'aval, mais cela n'a pas empêché Kirill Dmitriev, impliqué dans le développement du vaccin, d'affirmer que déjà « plus d'un milliard de doses » ont été pré-commandées par une vingtaine de pays. »

Développé par le Centre de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa, il s'agit d'un vaccin de type vecteur viral, c'est à dire qui utilise un autre virus (dans ce cas ci, l'adénovirus) modifié afin de combattre le coronavirus. A titre d'exemple, le vaccin contre la polio, commercialisé en 1955, est un vecteur viral.

Les Russes ont annoncé pouvoir produire 500 millions de doses par année, et ajouté qu'une double inoculation pourrait assurer une immunité « qui pouvait durer deux ans ».

Des voix se sont élevées, dans les milieux pharmaceutiques, afin de mettre en garde contre une précipitation à commercialiser un vaccin « n'ayant pas été testé de manière appropriée », selon le professeur Francois Balloux. Le docteur Ayfer Ali, spécialiste en recherche pharmaceutique, tient quant à lui, à mettre les gens en garde contre les risques « d'un mauvais vaccin, qui pourrait par exemple déclencher une facilitation de l'infection par des anticorps, un phénomène lors duquel le vaccin ne protège pas assez […] et à la place facilite l'entrée du virus dans le corps et aggrave la maladie ».

Ce à quoi, M. Dmitriev a répliqué : « Oublions la politique et profitons de ce moment […] Nous n'imposons ce vaccin à personne ».

Quoiqu'il en soit, bien que la Russie ait annoncé que la mise en marché mondiale était prévue pour janvier 2021, la course au vaccin est loin d'être gagnée par l'empire soviétique, alors que des dizaines de pays travaillent avec acharnement afin d'être les premiers.

Crédits : La Presse

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