Cependant, cette amélioration de la production a apporté des nombreux questionnements par rapport à la potentielle ingestion de ces produits chimiques par les consommateurs à travers les divers produits provenant de nos champs.
Vigilance OGM, un groupe de pression misant principalement sur la collecte et la distribution d'information pour le consommateur, s'est penché sur le sujet par le biais d'une campagne de sensibilisation faite, ici, au Québec. Pour la cause, l'organisation a testé de manière non-scientifique 40 cobayes venant de toutes les sphères : ex-athlète, actrice, dramaturge, militante environnementale, citoyens moyens, agriculteur, et j'en passe. L'herbicide recherché dans l'urine de ces gens était le glyphosate, mieux connu sous le nom de Roundup . C'est le plus répandu chez les cultivateurs québécois.
Selon Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM, le but de cette campagne était de répondre à la question suivante : « on en a dans notre eau, on en a dans notre nourriture, est-ce que ça va jusque dans notre corps? ». Le résultat de ces tests d'urine est plutôt surprenant : des traces de glyphosate ont été découvertes dans 65 % des échantillons des tests d'urine, c'est-à-dire chez 26 des 40 cobayes québécois.
Les différentes concentrations retrouvées dans les échantillons qui se sont avérés positifs n'indiquent toutefois pas de menace pour la santé des consommateurs concernés selon les experts qui se sont penchés sur les résultats. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé la dose quotidienne sécuritaire à 1mg de glyphosate par 1kg de masse corporelle. Dans le cadre de la campagne dirigée par Vigilance OGM, le résultat le plus élevé est de 3,423 microgrammes par litre (ug/l). Il se trouve à être largement inférieur à la norme énoncée par l'OMS.
Ce résultat, qui se mérite la palme d'or, appartient à un agriculteur qui utilise le dit herbicide dans ses champs. À l'opposé, les gens testés ayant obtenu une concentration nulle se trouvent, pour la plupart, à avoir une alimentation majoritairement de source biologique, n'utilisant ainsi aucun produit chimique lors du processus de conception de la nourriture.
Pour ce qui est de la cancérogénité du Roundup , c'est un sujet qui est source d'un vif débat. Le monde scientifique, pour l'instant, n'arrive pas à s'entendre sur ce point, mais plusieurs organisations ont donné leur point de vue respectif. La Presse nous rapporte les faits suivants à ce sujet :
« Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'OMS a classé, en 2015, le glyphosate « pur » comme un agent « probablement cancérogène pour les humains », alors que Santé Canada a tranché, en 2017, qu'il était « peu probable » que le glyphosate présente un risque de cancer pour les humains. »
Plusieurs recherches sont encore à faire à ce sujet, mais le fait d'arriver à démontrer la présence d'un tel produit dans la plupart des organismes humains testés chez nous, au Québec, ne viendra certainement pas rassurer la population à ce sujet.
Crédit : Lapresse.ca