Un bourreau enfin reconnu coupable!
Un homme ayant maltraité des enfants est finalement reconnu coupable, trente ans après les faits, et rigole durant son procès.
Il y a des passages du procès qui sont cités et détaillés, et qui peuvent être difficiles à lire pour certains.
Mardi dernier, au palais de justice de Montréal, Yvon Gariépy, un homme âgé de 60 ans, a finalement été reconnu coupable de six chefs d'accusation d'agression sexuelle et de voies de fait. C'est une histoire troublante, les sévices corporels dont les enfants ont été victimes sont atroces; personne ne devrait jamais avoir à vivre de telles horreurs.
La juge Geneviève Graton a été convaincue par le triste témoignage des enfants, qui sont marqués au fer rouge, en plus des séquelles psychologiques. La version de monsieur Gariépy lui a plutôt semblé « déraisonnable », et son comportement durant le procès était inadapté lorsqu'on pense à tout ce que les enfants ont subi.
« L'accusé adopte une attitude débonnaire pendant son témoignage, sur le ton de la conversation. Il rit fréquemment. Il s'amuse et recourt à l'humour. Son comportement général est inapproprié », affirme la juge.
Les tristes faits se sont déroulés de 1986 à 1988 dans le quartier Saint-Michel. Les enfants étaient âgés de 7 à 11 ans, alors qu'Yvon quant à lui était dans la fin vingtaine. Monsieur Gariépy a osé mentionner durant son procès qu'il était bien plus sexy lorsqu'il avait 26 ans, décourageant ainsi la juge de sa crédibilité.
Les victimes, dont l'identité est protégée, ont subi des agressions sexuelles et de la violence physique. Leur bourreau leur donnait des ordres, tel un « sergent de l'armée », selon ce qu'Yvon Gariépy raconte.
Durant ces années de sévices, M. Gariépy était violent envers le garçon, allant parfois même jusqu'à utiliser la ceinture pour le blesser. « Il lui donne des claques, il le frappe de ses poings et de ses pieds sur toutes les parties de son corps », déclare la juge Graton.
Il y a eu un événement très traumatisant, où Yvon a cloué le jeune garçon au mur en ayant une main sur sa gorge et il lui administrait de nombreux coups. Par la suite, le violent homme lui a empoigné les testicules pour le relever et a continué de le frapper. L'enfant a ensuite été lancé dans les escaliers tel un « sac de pommes de terre », et ses testicules sont devenues bleues et enflées. On s'imagine difficilement la douleur et le traumatisme que le petit a souffert. Ce geste, même si l'accusé dit n'avoir eu aucune intention de viol, est une agression sexuelle dont il est reconnu coupable.
En plus du garçon, Yvon Gariépy a également fait une autre victime, une jeune fille alors âgée de 5 à 7 ans. Il lui donnait la fessée et lui a déjà enfoncé un doigt dans le vagin à titre de punition lors d'un bain. Il avait également l'habitude de la soulever de façon brusque.
Durant son procès, Yvon Gariépy a affirmé être « trop gêné » pour avoir frappé les enfants et que ce n'est pas « son genre ». La juge a alors conclu que l'accusé a un problème de crédibilité et que ses explications ne sont pas raisonnables. Il s'est contredit à de multiples reprises et madame Geneviève Graton a conclu que son témoignage
« baigne dans la confusion ».
Au mois de mars prochain auront lieu les observations sur la peine, alors que l'accusé est défendu par Me Olivier Cusson. Me Louise Blais représentera le ministère public.
Si vous êtes témoin ou soupçonnez qu'un enfant soit victime de quelconque violence, dénoncez! N'hésitez pas à contacter la Direction de la Protection de la Jeunesse.
