Ce trophée est celui qui amène le plus d'opinions divergentes puisque c'est plutôt subjectif comme choix et c'est difficile de trancher, car il y a plusieurs joueurs vedettes qui aident énormément leur équipe.
François Gagnon explique que Connor McDavid n'est pas du lot pour la simple et bonne raison que puisque Draisaitl est parmi ses choix, il serait audacieux et incohérent d'insérer deux joueurs provenant de la même équipe.
L'analyste a commencé en mentionnant qu'il avait sélectionné cinq choix, dont un gagnant, qui est Nathan MacKinnon. Les finalistes seraient, selon lui, ceux-ci, en ordre : Leon Draisaitl, Artemi Panarin, David Pastrnak et J.T Miller.
Voyons ses choix et explications pour chacun des joueurs, qui sont reformulés et bonifiés quelque peu par nos opinions.
Nathan MacKinnon
Certains diront que MacKinnon joue habituellement avec Gabriel Landeskog et Mikko Rantanen et c'est entièrement vrai. En fait, normalement c'est vrai, mais le hic est que l'on parle de cette année, et cette année, à défaut de blessures de ces deux ailiers, MacKinnon a passé la majeure partie de la saison avec d'autres compagnons de trios et, en alternance, ce qui veut dire qu'un soir, Joonas Donskoi et Vladislav Namestnikov pouvaient se retrouver à ses côtés, alors que le soir suivant, par exemple, c'était au tour de Andre Burakovsky et de Valeri Nichushkin de jouer avec le numéro 29 de l'Avalanche.
Il y a eu une séquence de 14 parties en début de saison lors desquelles Rantanen et Landeskog étaient sur la touche et l'équipe de Jared Bednar a su maintenir un bilan positif de 7-6-1. MacKinnon n'a certainement pas baissé les bras pendant cette période, il a même brillé. Le flamboyant attaquant a amassé 24 points lors de ces 14 matchs, dont 10 buts. Il a récolté sept matchs de deux points et plus, incluant trois rencontres de quatre points.
De plus, MacKinnon est de loin le meneur de son équipe pour les points avec, en tête d'affiche, 93 points. Son plus proche poursuivant est la recrue Cale Makar et celui-ci compte 50 points (en 57 matchs). L'écart aussi grand entre les pointeurs du Colorado et le très bon rendement de cette équipe montre une certaine corrélation entre le jeu de MacKinnon et son impact sur son équipe.
D'ailleurs, MacKinnon est devenu le premier joueur de l'histoire de l'Avalanche à marquer 90 points lors de trois saisons consécutives.
L'équipe de Denver a également pointé au premier rang dans la ligue avec 24 victoires signées à l'étranger.
MacKinnon a tous les atouts pour être le meilleur joueur de hockey au monde : le patin, l'explosion sur patin, l'agilité, le contrôle de la rondelle, les feintes, le dynamisme avec celle-ci, le sens du hockey, le tir (incluant poignet et frappé), le physique et la volonté.
S'il n'est pas le meilleur joueur au monde, il n'est pas bien loin, mais il en fait clairement partie, sinon, le joueur le plus utile à son équipe.
Leon Draisaitl
Un autre choix incontestable est celui de l'Allemand.
Il a terminé au premier rang de la LNH avec 110 points en 71 matchs, mais il a surtout joué avec d'autres joueurs que Connor McDavid.
Ses compagnons de trio étaient Ryan Nugent-Hopkins et Kailer Yamamoto et ils formaient l'un des meilleurs trios de la ligue. Yamamoto, avant cette saison, comptait 5 points en 25 matchs dans la LNH et cette saison, il a compté 11 buts et a obtenu 15 mentions d'assistance en 27 rencontres. Gageons que Draisaitl ne lui a pas nui.
Tout comme MacKinnon l'a fait, Draisaitl a levé son jeu d'un cran lors de la blessure de McDavid, qui lui a fait manquer sept parties.
Par contre, là où Draisaitl perdrait peut-être des votes pour le Hart, c'est qu'il n'a pas à affronter les meilleurs éléments adverses qui contrent les trios menaçants en offensive.
Par exemple, si le Canadien envoie le trio de Danault et le duo Chiarot-Weber contre McDavid, Draisaitl fait face à de moins grandes menaces et peut mieux s'exprimer offensivement.
Autrement dit, lorsqu'une vedette joue dans l'ombre d'une autre et qu'elle pilote son propre trio, oui elle passe plus inaperçue, mais elle a la chance de produire davantage offensivement, dépendamment bien sûr de comment les équipes sont bâties en défensive.
Artemi Panarin
Panarin semble passer dans l'ombre des vedettes de la ligue, mais il est la raison pourquoi les Rangers ont un laissez-passer pour la ronde qualificative.
Panarin a disputé toute la saison, ou presque, avec Ryan Strome et Jesper Fast, des joueurs de deuxième (faible) et troisième trio respectivement.
Il a produit 95 points en 69 matchs et il a été le meneur pour les points récoltés à cinq contre cinq (71 points). L'apport de Mika Zibanejad n'a donc rien à voir avec Panarin, puisque le Russe n'a amassé qu'une petite partie de ses points avec l'avantage d'un homme.
Il présente aussi un excellent différentiel de +36, donc en plus d'être une menace offensive, il était, sans être un candidat pour le Selke, un bon joueur en défensive.
D'ailleurs, il y a un autre fait important à noter. Parmi les 37 victoires des Rangers cette année, l'attaquant de 28 ans a engrangé au moins un point dans 34 gains.
David Pastrnak
Pastrnak a pointé au premier rang, à égalité avec Ovechkin, pour le nombre de buts marqués (48) et il est au troisième rang, avec Panarin, pour les points (95).
Les Bruins sont au premier rang de la ligue pour la saison régulière, eux qui ont une fiche de 44-14-12, et cela est dû en partie à Pastrnak.
L'attaquant de 24 ans a inscrit à lui seul 21 % des buts de son équipe.
Le seul argument en contre-faveur est qu'il compose l'un des meilleurs trio de la LNH avec Patrice Bergeron et Brad Marchand et ces deux-là l'aident grandement. Pastrnak, comparativement aux trois autres candidats mentionnés plus haut, a compté sur l'apport de deux excellents joueurs, mais il ne faut pas lui enlever son talent de franc-tireur.
J.T. Miller
Le choix de Miller est hors du commun évidemment, mais l'attaquant s'est grandement illustré cette saison pour les Canucks.
Il a connu de loin sa meilleur saison en carrière, 72 points en 69 rencontres, ce qui le plaçait en tête d'affiche de son équipe. Il s'est véritablement établi comme un joueur de premier plan et il n'a pas disputé tous les matchs avec Elias Pettersson.
Ailier gauche et centre, Miller est un joueur polyvalent, physique (123 mises en échec) et qui possède un bon tir et un bon sens du jeu.
Les Canucks, qui amorcent une reconstruction depuis peu avec les Pettersson, Hughes, Boeser, peuvent compter sur l'apport d'un leader et vétéran qu'est Miller.
François Gagnon sait sans aucun doute que Miller ne remportera pas le trophée, mais il reconnaît son utilité à cette équipe bourrée de talent et il l'a placé dans les finalistes en raison de ses préférences quelque peu.
Crédit : RDS