Hubbard est née de sexe masculin et a concouru en tant qu'homme avant de devenir une femme dans la trentaine. Elle a repris le sport après avoir satisfait aux directives du Comité international olympique (CIO) pour les athlètes transgenres.
Le CIO a d'ailleurs déclaré qu'elle était la première femme ouvertement transgenre à concourir aux Jeux, saluant un moment historique pour le mouvement olympique.
Richard Budgett, médecin en chef du CIO, a dit à ce sujet : « Laurel Hubbard est une femme, elle concourt selon les règles de sa fédération et nous devons rendre hommage à son courage et à sa ténacité pour concourir et se qualifier pour les Jeux. »
Cependant, sa présence dans la catégorie des femmes de +87 kg sur la scène de l'élite soulève des questions complexes de bioéthique, de droits de l'homme, de science, d'équité et d'identité dans le sport.
Bien évidemment, ses partisans affirment que sa présence est une victoire pour l'inclusion et les droits des transgenres. Cependant, pour ses détracteurs, c'est une toute autre histoire! Ils affirment qu'elle bénéficie d'un avantage injuste sur ses rivales féminines en raison d'attributs physiques ancrés dans son corps pendant les décennies où elle était un homme.
Le débat sur cette question est intense et parfois haineux, les deux parties se lançant des pointes en ligne, ce qui a incité le Comité olympique néo-zélandais à prendre des mesures pour protéger Mme Hubbard des trolls des médias sociaux.
Mais le CIO admet qu'il existe des questions légitimes quant à savoir si Hubbard a un avantage compétitif disproportionné.
Plusieurs athlètes féminines ont d'ailleurs donné leur point de vue sur la question.
Martina Navratilova, pionnière du tennis gay, a déclaré ceci : « Je suis heureuse de m'adresser à une femme transgenre sous la forme qu'elle préfère, mais je ne serais pas heureuse de concourir contre elle. Ce ne serait pas juste. »
Pour sa part, Caitlyn Jenner, qui a remporté l'or olympique dans le décathlon masculin aux Jeux olympiques de 1976 avant de faire son coming out en tant que femme en 2015, a déclaré plus tôt cette année : « Ce n'est tout simplement pas juste. »
La physiologiste Alison Heather, de l'université d'Otago, a déclaré que les hommes avaient d'autres avantages physiques, notamment des membres plus longs et une masse musculaire plus importante, ainsi qu'un coeur plus gros et une plus grande capacité pulmonaire, ce qui augmente le flux d'oxygène et l'endurance.
Cependant, M. Budgett, du CIO, a déclaré que ce n'était pas aussi simple que de comparer les hommes aux femmes, arguant qu'il était possible que les femmes transgenres subissent une baisse de performance lorsqu'elles passent par le processus de transition.
Quoi qu'il en soit, il a aussi affirmé que des recherches supplémentaires étaient nécessaires et cette question restera très débattue dans l'avenir.
Source : Dailymail.co.uk