En effet, plusieurs personnes, dont des experts, se sont demandées pourquoi le vol en question n'avait pas fait un atterrissage d'urgence.
Selon M. Hunter, c'est parce que c'est très compliqué et coûteux de détourner un tel vol.
« Je n'ai pas été impliqué dans la discussion avec le capitaine sur cette décision, mais quand vous y pensez, faire atterrir un avion coûte très cher. Et nous ne faisons jamais rembourser par quiconque », a précisé le président.
Ce dernier a ensuite rappelé que par le passé, sa compagnie avait tenté de poursuivre les personnes qui avaient causé des atterrissages d'avions non prévus, mais que cela n'avait rien donné.
Concernant la fête du 30 décembre dernier avec les influenceurs, M. Hunter affirme qu'il ignore à quel moment c'est devenu « hors de contrôle ».
L'organisateur du voyage, James Awad, en sait par contre quelque chose. Ce dernier a affirmé que le party était déjà commencé à l'embarquement. Les passagers se sont ensuite calmés et ont regagné leur place, mais une fois l'avion bien haut dans les airs, la fête a repris de plus belle.
Frédéric Jauvin, qui est pilote de ligne et instructeur de vol, estime lui aussi que d'interrompre le vol des influenceurs aurait été très complexe.
« Dérouter un avion, ce n'est pas quelque chose qui se fait en cinq minutes. Le commandant doit aviser la compagnie, ça prend une nouvelle autorisation de circulation, il faut que la douane soit prête à nous accueillir. Ça prend une bonne demi-heure, trois quarts d'heure. En fonction de la position de l'avion par rapport à sa destination, on va se demander si ça vaut vraiment la peine », a-t-il expliqué.
« S'il y avait eu un danger réel, les pilotes n'auraient pas hésité à se poser », croit tout de même M. Jauvin.
Un autre pilote, Dominic Daoust, abonde dans le même sens :
« Les règles sont très claires : les pilotes ne sortent jamais [du cockpit], c'est une question de sécurité. On se base beaucoup sur l'information qu'on reçoit de la cabine. Qu'est-ce qui a été dit ou pas aux pilotes? Peut-être que les agents de bord ont dit : "On est encore capables de tenir pendant un petit bout de temps". »
Il faut noter qu'un atterrissage non planifié peut coûter jusqu'à 10 000 $ à la compagnie.
Source : La Presse