Dès le printemps 2022, le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) procédera également à ces essais pour ce médicament dont le nom de code est PCLX-001.
Le comprimé en question devra être pris oralement une fois par jour. Le chercheur Luc Berthiaume, biologiste cellulaire à l'Université de l'Alberta, affirme être confiant.
« Autant j'ai peur de décevoir, autant je suis confiant. Selon nos données scientifiques, le composé va fonctionner. »
« Il n'y a rien de miraculeux. Les miracles, ça ne s'explique pas, ce n'est même pas de la magie. C'est simplement le résultat d'années de recherche. C'est le processus scientifique dans toute sa beauté et sa pureté », a-t-il mentionné.
Le médicament fonctionne sur les souris, mais sur les humains, nous ne le savons toujours pas, de là les essais cliniques.
Les patients qui y participent sont tous des personnes en phase terminale pour qui on a tout tenté afin de les sauver, mais en vain.
Les deux tiers de ceux-ci sont atteints d'un lymphome, tandis que les autres sont atteints d'un cancer du sein, du poumon ou du côlon.
Concernant les effets secondaires, le professeur Berthiaume a affirmé :
« Notre médicament est très différent de la chimiothérapie conventionnelle. Il n'attaque pas l'ADN comme la chimio conventionnelle le fait. Donc, on ne s'attend pas à voir beaucoup d'effets secondaires parce que PCLX-001 est une médecine de précision. Il cible les cellules cancérigènes. »
« Dans nos études de biosécurité chez les animaux, on a vu que les effets secondaires principaux étaient au niveau du côlon. On parle de diarrhée et de déshydratation, des effets secondaires qui sont très faciles à contrôler. »
« Notre médicament cible de façon préférentielle les cellules cancérigènes et a l'air jusqu'à maintenant, selon toutes nos évidences scientifiques, d'épargner les cellules normales. »
Comment ce médicament fonctionne-t-il?
Nos cellules saines produisent des milliers d'enzymes, mais deux d'entre elles intéressent le laboratoire du professeur Berthiaume, soit la NMT1 et la NMT2.
Lorsque le médicament PCLX-001 pénètre dans la cellule saine, il se lie à l'enzyme NMT1 pour arrêter son action. Toutefois, NMT2 est là pour prendre la relève.
Les cellules cancéreuses, quant à elles, ne contiennent que NMT1. NMT2 ne peut donc pas prendre la relève. Le médicament PCLX-001 se lie alors à NMT1, ce qui fait que la cellule cancéreuse meurt, car cette enzyme est essentielle à sa survie.
Si ça fonctionne, ce sera vraiment un pas de géant pour la lutte contre le cancer. On espère de tout notre coeur que ce sera le cas!
Source : Radio-Canada